La vaccination contre la grippe continue malheureusement d’avoir ses détracteurs quant à son efficacité… Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a ainsi récemment renouvelé ses recommandations car même si la vaccination est moins immunogène que chez le sujet jeune, la protection engendrée permet une diminution des complications pouvant entraîner le décès. 2 000 décès sont ainsi évités actuellement chaque hiver chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
« Il faut également promouvoir la vaccination des professionnels de santé car les infections grippales nosocomiales ne sont pas rares et ont des conséquences graves, notamment en milieu hospitalier », souligne le Pr Gaetan Gavazzi.
« Si, en EPHAD, le taux de couverture des professionnels se situe entre 80-95 %, c’est loin d’être le cas à l’hôpital où celui des patients est de moins de 60 % et celui des professionnels très inférieur à 30 % »
La vaccination antipneumococcique avec le vaccin polyosidique 23 valences, est recommandée une fois après 65 ans chez les patients à risque (diabétiques, insuffisants respiratoires…) mais le taux de couverture n’est que de 50 % environ. « Le problème est le fait de la réserver aux populations à risque avec une liste assez complexe… Or en EPHAD, 85 % des personnes âgées devraient être vaccinées et seules 20 % le sont », explique le Pr Gavazzi. Une modification des recommandations pourrait intervenir avec les données de l’étude CAPITA qui ont permis de recommander le vaccin conjugué à 13 valences, plus immunogène, chez les personnes âgées aux États-Unis. « Le vaccin Pneumo 13 induit une réponse T dépendante qui va rendre possible un effet rappel et la mise en place d’une mémoire qu’on ne pouvait pas obtenir avec le vaccin 23 valent », ajoute-t-il.
Le vaccin zona chez les plus de 65 ans
Enfin, la vaccination contre le zona est recommandée par le HCSP chez les adultes âgés de 65 à 79 ans. Elle réduit l’incidence du zona de 50 % en moyenne. De plus, elle diminue le score de sévérité des douleurs post-zostériennes, même chez les personnes âgées de plus de 80 ans. « L’efficacité vaccinale persiste dans plus de 20 % des cas chez les plus de 80 ans. Il peut donc être utile de les vacciner car l’impact du zona est sous évalué. Près d’une personne sur 2 risque de faire un zona dans sa vie et 10-20 % des personnes atteintes souffriront de complications le restant de leur vie », conclut le Pr Gavazzi.
D’après un entretien avec le Pr Gaëtan Gavazzi, CHU de Grenoble
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