La production de plastique est énorme : 400 milliards de tonnes en 2022, pour une très large partie d’origine fossile, et très peu recyclée. Au final, 10 % du plastique produit est déversé dans l’océan, soit une benne par minute.
Dans un plastique – y compris celui contenu dans les cartons alimentaires, comme les gobelets –, il y a souvent des additifs pour conférer des propriétés à la matière (plus dure, plus souple, etc.). Ces derniers peuvent être largués dans le contenant ingéré, et les plastiques eux-mêmes se fragmenter en micro- et nanoparticules. « Les modes de contamination sont multiples : cutanés, par inhalation, ingestion au travers de l’alimentation, comme les poissons, les récoltes et le bétail contaminés (exposition indirecte) », explique le Pr Xavier Coumoul (université Paris-Cité).
Les études expérimentales rapportent que cette exposition interne entraîne des lésions inflammatoires et des irritations, ainsi qu’un stress oxydatif associé à des processus d’immunotoxicité. Chez des volontaires sains, on retrouve des nanoparticules de plastique dans le sang, les reins, le cerveau, les testicules, le placenta… « Avec quels effets sur la santé ? Une étude du New England Journal of Medicine de mars 2024 rapporte que la présence de micro- ou nanoplastiques dans la plaque carotide est associée à une augmentation des marqueurs inflammatoires et à une plus grande fréquence d’événements cardiovasculaires (IDM, AVC, mortalité) », détaille le Pr Coumoul. Un élément troublant, qui doit alerter : « Il y a vraiment urgence à freiner fortement cette production anarchique de plastique et à mieux comprendre quelles en sont les conséquences sur les organismes vivants », interpelle le spécialiste.
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