Dans 25 % des cas, les maladies inflammatoires chroniques intestinales (Mici) se développent au cours de l'enfance ou de l'adolescence. Ainsi l'incidence de la maladie de Crohn chez l'enfant est estimée à deux cas par année pour 100 000 enfants de moins de 17 ans. Les biothérapies ont démontré leur efficacité et leur bonne tolérance lorsque ces pathologies sont réfractaires au traitement conventionnel. Deux molécules ont actuellement une autorisation de mise sur le marché (AMM) en pédiatrie (à partir de 6 ans) : l'infliximab et l'adalimumab.
Une perte de taille bien moindre
La Dr Christine Martinez-Vinson (hôpital Robert-Debré, Paris) a rapporté son expérience avec l'infliximab. De 2002 à 2014, 138 patients âgés de moins de 18 ans ont reçu un traitement d'entretien (115 pour maladie de Crohn et 23 pour rectocolite hémorragique) pour une durée comprise entre quarante-cinq jours et huit ans (médiane de 23,9 mois). Ce traitement avait débuté en moyenne 2 ans après le début de la maladie (médiane 14 ans). 87 % des patients ont obtenu une rémission clinique, 54 % pendant l'induction, et 33 % pendant l'entretien. Le délai médian de rémission était de 7,3 semaines après trois injections.
Parmi ces 138 patients, 38 ont atteint leur taille adulte après une durée moyenne de traitement de 2,6 ans. La vitesse de croissance s'accélère la première année de traitement, puis reste stable. Pour la taille adulte, il existe une perte de 2,5 cm chez la fille, et de 2 cm chez le garçon. À titre de comparaison, les études de croissance réalisées avant l'ère des biothérapies montraient que 12 % des enfants atteints de la maladie de Crohn perdaient plus de deux déviations standards de taille pendant leur suivi, et 19 % plus de 8 cm par rapport à leur taille cible.
Mois de 4% d'effets secondaires
2 258 perfusions ont été étudiées : 82 ont induit un effet secondaire, soit 3,6 %. 19 patients (13 %) ont eu un effet indésirable grave, 17 ayant dû arrêter le traitement, et 9 (6 %) une réaction anaphylactique sévère (en médiane à la 8e perfusion). « Les enfants ayant eu une réaction allergique étaient plus jeunes (10,6 ans en moyenne) que les autres. Par ailleurs, 61,6 % de ceux sans réaction ont suivi un traitement immunosuppresseur associé à la troisième injection, alors que ce n'était le cas d'aucun des allergiques », a souligné la Dr Martinez-Vinson.
Enfin, vingt patients (14 %) ont développé un psoriasis paradoxal pendant le suivi : 70 % étaient en rémission au diagnostic du psoriasis. Le psoriasis était diagnostiqué en médiane à la 8e injection, soit 355 jours après le début de la biothérapie.
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