Faudra-t-il faire évoluer le congrès de pneumologie de langue française (CPLF) ? Par exemple, choisir un espace plus réduit pour accueillir les congressistes ou réduire la taille du village expo ? Sera-t-il nécessaire d’augmenter un jour le prix des inscriptions ou de réduire le nombre de jours du congrès ? « Voilà des questions que l’on ne peut aujourd’hui pas esquiver, en raison du moindre engagement d’un certain nombre de sponsors en particulier de l’industrie pharmaceutique », reconnaît avec franchise le Dr Jean-Pierre Grignet, président de l’APP et coordinateur du comité d’organisation du CPLF.
Cette 19e édition, qui se tient à Lille, pourra toujours compter sur un nombre important de participants (5 000 personnes dont 1 000 de l’industrie) et 500 paramédicaux (kinésithérapeutes, infirmiers). « Cela est lié au fait que nous avons toujours veillé à maintenir un tarif d’inscription (200 €) qui soit accessible à l’ensemble de la profession et à tous nos collègues de pays francophones où le train de vie des pneumologues n’est pas équivalent à celui des leurs homologues exerçant en France. À titre de comparaison, on peut rappeler que les droits d’inscription dans les autres grands congrès internationaux oscillent entre 380 et 400 € », souligne le Dr Grignet.
Mais ce dernier constate qu’il est de plus en plus difficile d’attirer les capitaux de l’industrie, tant au niveau du village-expo que des autres prestations (symposia, fournitures de sacoches, signalétique…). « Avec la crise, un certain nombre de laboratoires estiment devoir être plus prudents s’ils veulent pouvoir maintenir leurs marges bénéficiaires. Et il faut reconnaître que nous sentons les effets de la loi DMOS (« anti-cadeaux »). Cette année, le moindre soutien de nos partenaires va se traduire par un manque à recouvrer de plusieurs centaines de milliers d’euros, ce qui va nous obliger à faire des économies drastiques. Si cela devait s’amplifier au cours des prochaines, nous ne pourrions plus organiser le congrès dans les conditions actuelles », indique le Dr Grignet.
Dans ces conditions, les organisateurs sont obligés de se poser un certain nombre de questions très concrètes. « On se demande s’il faut continuer à louer un palais de congrès comme celui de Lille où cette année, nous aurons 6 salles de 500 places et 4 de 100 places. Cela nous permet de proposer un événement qui donne satisfaction aux congressistes mais le coût de la location d’une telle enceinte est évidemment élevé. On se demande aussi s’il ne serait pas judicieux de se réunir pour ne concentrer nos demandes d’aides à l’industrie que sur des événements essentiels en évitant de solliciter des financements multiples pour des manifestations de moindre importance ».
« Je rencontre de plus en plus de confrères qui se demandent si les droits d’inscription ne vont pas augmenter dans les années et s’ils pourront continuer à venir au CPLF, notamment pour valider leur DPC », indique-t-il, en affichant sa confiance pour l’avenir. « Le maintien d’une cohésion forte et d’une union indestructible des 3 modes d’exercice de la pneumologie, représentés dans Pneumologie-développement, sont une garantie forte de notre possibilité de garantir une continuité dans l’organisation d’un congrès annuel de qualité pour le bonheur du monde pneumologique ».
D’après un entretien avec le Dr Jean-Pierre Grignet, président de l’APP, et coordinateur du comité d’organisation du CPLF
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