L’immunothérapie sublinguale

Toujours en développement

Publié le 31/01/2013
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Crédit photo : PHANIE

DEPUIS son avènement il y a une quinzaine d’année, l’immunothérapie sublinguale a vu son intérêt confirmé par de nombreuses études. Elle est efficace dans la rhinite allergique, sur les symptômes et sur l’évolution de la maladie mais aussi dans l’asthme, des essais à grande échelle sont encore en cours.

Les formes galéniques d’immunothérapie sublinguale se sont diversifiées : gouttes, comprimés à dissolution sublinguale auxquels se sont ajoutés deux spécialités d’immunothérapie en comprimé qui ont obtenu une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la rhinite allergique aux pollens de graminées. « Comme pour tout médicament, cette AMM a été délivrée sur la base d’essais contrôlés, randomisés, incluant un grand nombre de patients, contrant ainsi la critique souvent faite à l’immunothérapie d’être un mode de traitement empirique », souligne le Pr Alain Didier (Toulouse). Chez l’adulte comme chez l’enfant, l’immunothérapie a un impact sur les symptômes de la rhinite allergique équivalent voire supérieur à celui des antihistaminiques et des corticoïdes locaux qui se maintient durant l’année suivant son arrêt. « Cela confirme, note le Pr Didier, que l’immunothérapie est également un traitement étiologique qui modifie en profondeur le terrain allergique. »

D’autres études, utilisant pour la plupart l’immunothérapie injectable mais aussi sublinguale, indiquent que les patients désensibilisés pour une rhinite ont un risque moindre de développer secondairement un asthme par rapport à ceux qui ont reçu uniquement un traitement symptomatique. Cette donnée est particulièrement importante pour l’enfant, chez lequel l’évolution de la rhinite à l’asthme est fréquente.

La recherche sur l’immunothérapie reste aujourd’hui très active. Des études sont en cours pour évaluer son efficacité sur les symptômes et l’évolution de l’asthme, également pour confirmer l’effet préventif du traitement de la rhinite sur la survenue ultérieure d’un asthme. La plupart de ces études concerne l’allergie aux acariens, aux pollens de graminées, deux grandes indications de l’immunothérapie. De nouvelles formulations sont étudiées afin d’optimiser l’efficacité de l’immunothérapie en prolongeant le temps de contact avec la muqueuse buccale, et donc de faciliter la présentation et la capture de l’antigène par les cellules présentatrices de la muqueuse.

D’après un entretien avec le Pr Alain Didier (Toulouse).

Dr HÉLÈNE COLLIGNON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9214