Visites, PDS : du sacerdoce au volontariat

Publié le 19/02/2021
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Crédit photo : DR

L'image du médecin de campagne disponible nuit et jour semble lointaine. Pourtant, jusqu'au début des années 2000, le généraliste multiplie les visites et les gardes, avec une l'obligation de prendre part à la permanence des soins. Dans les années 1970, le médecin de famille travaille souvent 70 heures par semaine. Les gardes sont quasi permanentes en zone rurale. « Nous ne sommes pas des bouchers baissant le rideau à partir d'une certaine heure », résume un généraliste dans « Le Quotidien » en novembre 1977. 

Mais de plus en plus d'omnipraticiens ne se retrouvent plus dans ce sacerdoce épuisant. La féminisation et l'arrivée de nouvelles générations de généralistes bousculent la donne. Les visites s'érodent. Elles représentent 40 % de l’activité des médecins installés entre 1980 et 1984, contre 30 % pour ceux installés entre 1995 et 1999. Le ras-le-bol des gardes de nuit atteint son paroxysme fin 2001, avec un mouvement de grève de plusieurs mois (qui concerne aussi les honoraires). « En zone rurale, on est au bout du rouleau », témoigne un généraliste dans nos pages. La revalorisation de la visite à 30 euros scelle, paradoxalement, la marginalisation de cet acte.   

À partir de 2003, les tours de garde reposeront sur le volontariat. Une permanence des soins ambulatoires (PDS-A) s'installe avec des médecins régulateurs et effecteurs, en dehors des heures d'ouverture des cabinets. Son organisation est confiée à partir de 2009 aux agences régionales de santé. Quant aux visites, elles ne représentent plus que 12 % de l'activité d'un généraliste en 2010. Un désengagement parfois critiqué. 

La PDS devra s'articuler demain avec le service d'accès aux soins universel (SAS), qui renverra vers les organisations locales. Pour relancer la visite, l'Assurance-maladie met en place en 2012 une visite longue pour les patients neurodégénératifs, étendue en 2017 puis 2019. Un avenant conventionnel en négociation devrait revaloriser les visites.


Source : Le Quotidien du médecin