Les bons et les mauvais médecins

Publié le 14/12/2011
Article réservé aux abonnés

LE DR VLADIMIR Obolenski tend sa carte de visite. Chef de service, chirurgien de la plus haute catégorie ; l’équivalent d’un professeur en France. Il existe différentes catégories de médecins en Russie. Chaque praticien doit se faire certifier tous les cinq ans, et passer des examens complémentaires pour grimper les échelons. « C’est un système qui stimule et incite à écrire une thèse », constate le chirurgien moscovite.

L’évaluation des pratiques n’a pas permis d’homogénéiser le niveau des médecins en Russie. Il en existe d’excellents et de pitoyables. « Les refus de certification sont très rares », note le Dr Obolenski, pour qui les milliards de roubles affectés au parc hospitalier ne suffiront pas à moderniser l’offre de soins. « À quoi bon des hôpitaux high-tech si les patients ne peuvent être correctement suivis après le retour à domicile, s’interroge-t-il. Une formation plus complète et internationale est nécessaire pour tous les médecins, y compris ceux exerçant en polyclinique [les structures qui dispensent les soins primaires, N.D.L.R.] ».

En fait, la formation cloche dès l’université. « Les facultés de médecine ont des niveaux très différents d’une ville à l’autre, car elles n’ont ni le même programme, ni le même financement », relate Marina Chakhova, professeur d’obstétrique au sein de la faculté n° 1 de Moscou. Les études médicales sont gratuites pour les meilleurs éléments. Une filière payante coexiste pour les étrangers. Pour les cancres aussi ? Difficile pour le Pr Chakhova de confier ouvertement que l’on peut acheter son diplôme en Russie, même si, de son propre aveu, l’examen est « inégalitaire » puisque le nom des étudiants figure sur les copies.

D. CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9058