LE DR VLADIMIR Obolenski tend sa carte de visite. Chef de service, chirurgien de la plus haute catégorie ; l’équivalent d’un professeur en France. Il existe différentes catégories de médecins en Russie. Chaque praticien doit se faire certifier tous les cinq ans, et passer des examens complémentaires pour grimper les échelons. « C’est un système qui stimule et incite à écrire une thèse », constate le chirurgien moscovite.
L’évaluation des pratiques n’a pas permis d’homogénéiser le niveau des médecins en Russie. Il en existe d’excellents et de pitoyables. « Les refus de certification sont très rares », note le Dr Obolenski, pour qui les milliards de roubles affectés au parc hospitalier ne suffiront pas à moderniser l’offre de soins. « À quoi bon des hôpitaux high-tech si les patients ne peuvent être correctement suivis après le retour à domicile, s’interroge-t-il. Une formation plus complète et internationale est nécessaire pour tous les médecins, y compris ceux exerçant en polyclinique [les structures qui dispensent les soins primaires, N.D.L.R.] ».
En fait, la formation cloche dès l’université. « Les facultés de médecine ont des niveaux très différents d’une ville à l’autre, car elles n’ont ni le même programme, ni le même financement », relate Marina Chakhova, professeur d’obstétrique au sein de la faculté n° 1 de Moscou. Les études médicales sont gratuites pour les meilleurs éléments. Une filière payante coexiste pour les étrangers. Pour les cancres aussi ? Difficile pour le Pr Chakhova de confier ouvertement que l’on peut acheter son diplôme en Russie, même si, de son propre aveu, l’examen est « inégalitaire » puisque le nom des étudiants figure sur les copies.
Article précédent
Toubib ? Un job d’appoint !
Article suivant
Le regard tout en nuance de Français expatriés à Moscou
Toubib ? Un job d’appoint !
Les bons et les mauvais médecins
Le regard tout en nuance de Français expatriés à Moscou
Les médecins russes en quête d’un contre pouvoir
Le système de santé russe à l’heure de la réforme, la France en référence
Héroïne afghane et VIH, mortel mélange
Clinique privée pour clientèle aisée
Chirurgie cardiaque de pointe en pleine Sibérie
L’inspiration parisienne du médecin-chef Korchagin
En pleine taïga, omnipraticien pour 200 euros par mois
Des postes médicaux le long de l’autoroute
Au-delà du cercle polaire, des éleveurs de rennes formés aux soins de base
Loin des grandes villes, comment les Russes gardent la santé
En visite, des Français épatés
Strasbourg, Krasnodar : vingt ans de coopération
La success story d’un des meilleurs hôpitaux de Russie
Les défis de santé du plus grand pays du monde
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation