Le Covid-19 vu du Canada : « Ici, nous testons vraiment tout le monde »

Publié le 10/04/2020

Dans le cadre d’un dossier, Le Généraliste a interrogé des médecins de famille du monde entier pour savoir comment ils vivent la pandémie de coronavirus. Voici l’un des témoignages.

"Le Québec est la province la plus touchée du Canada. Les deux foyers principaux sont Montréal et la région de Sherbrooke. Le problème est que nous avons eu une « semaine de relâche », juste avant que l’épidémie ne se déclenche au Québec. Des Québécois sont donc revenus des États-Unis, de l’étranger. Malgré tout, l’épidémie a été prise en compte assez tôt dans la province. De plus, les Québécois et les Canadiens en général sont assez respectueux des lois. Tous les jours, des points sont organisés au cours desquels tout est expliqué avec des mots compréhensibles par tous : pourquoi, comment, ce que l’on peut faire… De ce fait, l’adhésion est plus facile.

Dépister même à domicile Depuis le début de l’épidémie, nous avons un peu redistribué les rôles. Ce qui est primordial, c’est le confinement et le dépistage. Des cliniques de dépistage ont été ouvertes et dans d’autres cliniques, des médecins s’occupent de pallier les autres problèmes associés. Ici, nous testons vraiment tout le monde. Dès qu’il y a un symptôme, il faut appeler un numéro spécial qui vous indique le centre le plus proche pour vous faire dépister ; et vous avez rendez-vous dans l’heure qui suit. À Montréal, des tentes ont été mises en place. Une fois le test effectué, vous devez retourner en quarantaine. Si le résultat revient négatif, vous pouvez aller retravailler avec un masque pendant un certain temps. S’il est positif, vous restez en quarantaine. Nous réalisons aussi des tests à domicile pour essayer de contenir les foyers.

Tester les traitements sans attendre Sur les traitements, les Chinois ont testé l’hydroxychloroquine et l’azithromycine et il y a eu des résultats. Aujourd’hui, tout le monde veut refaire ces tests, mais je trouve qu’au Canada ce serait une perte de temps. Le Plaquénil® est un médicament qui coûte très peu cher. Dès les premiers symptômes, on pourrait le prendre et ça aide. Ce n’est pas le médicament miracle, mais lorsque l’on n’a rien, c’est mieux que de faire des tests sur des personnes déjà en réanimation. Nous devrions accélérer les choses pour soigner les gens au plus vite car nous sommes à l’étape où nous avons besoin d’une autre aide que le confinement et le dépistage."

Propos recueillis par Amandine Le Blanc

Source : lequotidiendumedecin.fr