Pr Nicolas Roche, président de la Société de pneumologie de langue française (SPLF)

« Mieux intégrer d’autres professionnels de santé dans la prise en charge du patient »

Par
Publié le 18/10/2018
Article réservé aux abonnés

LE QUOTIDIEN : Quel bilan pour l’édition 2018 du congrès de l’ERS ?

PR NICOLAS ROCHE : Il a connu un vif succès, avec plus de 22 800 participants venus du monde entier. Cette importante participation témoigne à la fois de l’attractivité de Paris et, bien sûr, de celle du congrès lui-même, très apprécié sur le plan scientifique. Les pneumologues français étaient évidemment très contents que Paris soit à l’honneur. Cela fait plusieurs années que la SPLF a tissé des partenariats avec l’ERS. Les membres de la SPLF peuvent d’ailleurs adhérer à l’ERS pour une somme modique, ce qui leur ouvre l’accès à de nombreux canaux d’information, de formation et de recherche.

Dans le cadre de ce partenariat, désormais, lors du congrès, deux sessions sont présentées en français, avec une double projection des diaporamas, en français et en anglais : l’occasion de faire le point sur les actualités dans divers domaines de la pneumologie.

Quels ont été les événements marquants du congrès quant à l’impact de l’environnement sur la santé des poumons ?

Le congrès s’est accompagné d’une vaste campagne de santé publique, « Healthy Lungs for Life », un événement porté par l’European Lung Foundation (ELF), créée par l’ERS, dont l’ambition est de sensibiliser le grand public à l’importance de préserver « des poumons en bonne santé pour la vie ». La SPLF s’est associée pour différentes actions à la Fondation du souffle, la Fédération française des associations et amicales de malades insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR), la mairie de Paris et l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris. Notamment, une animation a eu lieu sur le parvis de l’Hôtel de Ville : des tests de mesure du souffle (spirométrie) assortis de conseils ont été proposés. Plus de 1 000 personnes sont venues se faire tester. Et la déclaration de Paris sur le climat, l’environnement et la santé respiratoire, associant l’ERS, la SPLF, l’ELF, la Fondation du souffle et la FFAAIR a été publiée.

Quels autres enseignements tirer du congrès ?

En ce qui concerne plus particulièrement la BPCO, il y a désormais de nombreuses études montrant que l’utilisation de biomarqueurs, en l’occurrence le taux d’éosinophiles circulants, pouvait être prédictive de la réponse aux corticoïdes inhalés. Au vu de ces résultats, il est fort possible que les recommandations soient modifiées dans les mois qui viennent aux échelons international et peut-être national. D’autres travaux ont montré le bénéfice qu’il y avait à mieux intégrer dans le parcours de prise en charge du patient atteint d’une affection respiratoire chronique (asthme, BPCO…) d’autres professionnels de santé (pharmaciens, kinésithérapeutes, infirmiers, « gestionnaires de cas »…), et cela va dans le sens de l’évolution de nos pratiques. Enfin, un domaine en plein développement est celui de l’étude du microbiote et de ses interactions avec le système immunitaire et les maladies respiratoires…Il n’y a pas encore d’applications pratiques, mais les connaissances s’accumulent.


Source : Le Quotidien du médecin: 9695