Le Syndicat national des pédiatres français (SNPF), qui représente les quelque 2 500 praticiens libéraux, se dit « choqué » par la récente proposition tarifaire de l'assurance-maladie pour les soins de l'enfant.
Le syndicat en appelle à un arbitrage ministériel et réclame la création d'une lettre-clé réservée à la pédiatrie afin de mieux reconnaître les spécificités de la spécialité.
Lors de la dernière séance de négociation conventionnelle, mercredi 1er juin, la CNAM a suggéré de mettre en place trois niveaux de rémunération (à 28, 31 et 46 euros) pour les pédiatres de secteur I ou adhérant au contrat d'accès aux soins.
Le premier niveau concernerait le suivi des pathologies courantes des enfants de plus de 6 ans. Le deuxième se rapporterait au suivi des enfants de 0 à 6 ans et aux consultations spécifiques (prise en charge de l'obésité, première consultation longue de contraception). Le troisième niveau serait réservé aux examens approfondis de l'enfant ( 8e jour, 9e mois, 24e mois), aux avis de consultant et aux consultations complexes (sorties d'hospitalisation, prématurés, malades congénitales graves…).
Contre l'équité tarifaire avec les généralistes
Les deux premiers niveaux de tarifs restent inchangés et la proposition de la Caisse « n'apportera qu'une maigre revalorisation à la pédiatrie », observe le SNPF. Jusqu'à aujourd'hui, deux autres tarifs sont en vigueur à 38 et 41 euros (hors majoration).
« Ce que l'on nous propose représente en moyenne 1 000 à 1 500 euros par an et par pédiatre à actes constants », a calculé le Dr Éric van Melkebeke, pédiatre et membre de la délégation du SML. Or, d'aucuns chez les pédiatres redoutent une possible baisse d'activité avec la création du médecin traitant de l'enfant dans la prochaine convention.
La CNAM a par ailleurs proposé d'ouvrir trois niveaux de consultation aux généralistes pour la prise en charge des enfants (à 25, 30 et 46 euros). Le SNPF se dit « choqué par le principe de mettre au même niveau de rémunération des consultations qui sont effectuées à un niveau d'exercice différent » – la durée de l'internat de la discipline devrait passer de 4 à 5 ans. MG France a pour sa part dénoncé au contraire une différenciation de tarifs entre généralistes et pédiatres pour les mêmes actes et réclamé « l'équité tarifaire » entre les spécialités.
Pas de baisse de revenus, au contraire, promet la CNAM
Pour le SNPF, les propositions de la CNAM sont de nature à pénaliser la pédiatrie, déjà fragilisée dans l'échelle des revenus. Selon les récentes statistiques de la CARMF, les BNC des pédiatres libéraux sont de 67 500 euros annuels contre 74 500 euros aux généralistes (tous secteurs confondus).
« Il n’a jamais été question de faire baisser le niveau des revenus découlant des remboursements des consultations aux médecins pédiatres », nous fait savoir l'assurance-maladie.
Au contraire, la CNAM affirme que sa proposition de revalorisation du tarif des consultations des enfants de moins de 2 ans (les deux tiers des patients suivis par les pédiatres), est susceptible de représenter un « revenu accru de plusieurs millions d’euros par an » pour l'ensemble des pédiatres.
« Les consultations longues pour examen approfondi pour les enfants de 0 à 2 ans et en sortie de maternité jusqu’au 28e jour, actuellement valorisées entre 33 et 38 euros par le biais des majorations seraient portées à 46 euros », précise la Caisse.
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