« Le diagnostic clinique d’une rhinite allergique (RA) est généralement facile, à condition d’y penser ! », rappelle le Pr Justin Michel (Marseille). Contrairement à certaines idées fausses, les tests cutanés peuvent être réalisés à tout âge. Ils traduisent la présence d’IgE spécifiques à la surface des mastocytes de la peau ; leur positivité témoigne uniquement d’une sensibilisation. Aussi, les résultats doivent-ils être corrélés à la symptomatologie clinique avant de parler d’allergie.
Ils sont réalisés après arrêt des antihistaminiques et des corticoïdes oraux depuis au moins 5 à 7 jours, avec deux témoins positifs (histamine et codéine) et un négatif (solvant). La lecture est rapide, 15 à 20 minutes. Ils sont considérés comme positifs si la papule a un diamètre de plus de 30 mm et au moins égal à la moitié de celle du témoin positif. La sensibilité et la spécificité sont bonnes pour les pneumallergènes.
IgE spécifiques oui, totales non
« On ne répétera jamais assez que le dosage des IgE totales n’a aucun intérêt en pratique courante », insiste le Pr Elie Serrano (Toulouse). Il relève du domaine de la spécialité, avant une prescription d’omalizumab par exemple, ou lorsque le taux de nombreuses IgE spécifiques est élevé. Dans ce cas, l’augmentation des IgE totales confirme l’hyper-IgE qui, en dehors d’exceptionnelles anomalies génétiques, peut être retrouvée dans diverses situations pathologiques et n’a aucune pertinence clinique.
Les tests de dépistage multiallergéniques, comme le Phadiatop (Biogroup LCD), sont utiles devant une symptomatologie évoquant une allergie mais sans antécédent personnel ou familial d’atopie. Leur valeur prédictive négative est bonne, mais des faux négatifs et des faux positifs sont toujours possibles. Les tests Cla (Xlabs) ont des indications limitées en raison des trop nombreux faux positifs et négatifs.
Si les tests multiallergéniques sont positifs, il faut pousser les investigations plus loin pour le diagnostic de l’allergène en cause avec, soit des tests cutanés, soit le dosage des IgE spécifiques. Ces derniers sont pris en charge par l’Assurance-maladie, à concurrence de 5 pneumallergènes et 5 trophallergènes, mais ne sont pas cumulables avec les tests de dépistage multiallergéniques. Ils sont indispensables lorsqu’on envisage une désensibilisation ; leur taux n’est pas corrélé à la sévérité de l’allergie. Dans les cas complexes, et en particulier en cas de polysensibilisation, on demandera un dosage de l’IgE spécifique de la protéine allergénique potentiellement présente dans diverses sources allergéniques et responsables de réactions croisées.
Session « Rhinites allergiques »
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