La fréquence cardiaque (FC) est un paramètre physiologique important. Les études épidémiologiques ont montré que la FC est prédictive des décès dans la population générale, ainsi que dans différentes pathologies cardiovasculaires : l’HTA, les maladies coronaires et l’insuffisance cardiaque. Michael Böhm et coll. (Allemagne) montrent maintenant que la FC peut être un indicateur de risque de mortalité chez des patients ayant présenté un AVC.
La recherche a été réalisée par une analyse post hoc des données de l’étude PRoFESS (Prevention Regimen for Effectively Avoiding Second Stroke trial). On a évalué les associations de la FC au repos avec des paramètres évolutifs cardiovasculaires et neurologiques, chez 20 165 patients au décours d’un AVC (premier AVC ou récidive). Les résultats montrent que les patients dans le quintile des FC les plus élevées (77 à 82 bpm et› 82 bpm) ont un risque relatif de décès de respectivement 1,42 et 1,74 (p ‹ 0,0001) comparés aux quintiles des FC les plus basses. Les résultats sont les mêmes pour les décès vasculaires et non vasculaires. En revanche, il n’y a pas d’association entre les infarctus du myocarde et les récidives d’AVC avec la FC.
Un déclin cognitif moindre
De plus, après un AVC ischémique, une FC lente est associée à une meilleure évolution fonctionnelle et à un déclin cognitif moindre. Ainsi, il y a une association significative entre la FC de base et la survenue d’un déclin cognitif. Les patients ont eu une évaluation par MMSE (mini-mental state evaluation). Les scores sont moins bons chez les patients dans les quintiles où la FC est élevée et ils sont maintenus dans les quintiles aux FC les plus basses.
Les auteurs concluent qu’une FC supérieure à 76 battements par minute est associée à une mortalité accrue chez une population de patients ayant souffert d’un AVC ischémique. « Cette analyse conduit à une hypothèse qui devrait inciter à évaluer des interventions pharmacologiques pour réduire la FC chez des patients après un AVC. »
European Heart Journal (2012); doi :10.1093/eurheart/ehs250
Article précédent
Congrès de l’ESC : modifier le style de vie pour diminuer le risque cardiovasculaire
Article suivant
Congrès de l’ESC : stent et arythmie, une double anticoagulation pourrait suffire
Congrès de l’ESC : un espoir pour évaluer de façon totalement non invasive une sténose coronaire
Congrès de l’ESC : un test pour évaluer la réponse au clopidogrel
Congrès de l’ESC : coup de tabac sur les AVC
Congrès de l’ESC : le risque d’AVC ischémique après infarctus régresse depuis dix ans
Congrès de l’ESC : les femmes meurent moins que les hommes après TAVI
Congrès de l’ESC : modifier le style de vie pour diminuer le risque cardiovasculaire
Congrès de l’ESC : la fréquence cardiaque prédirait l’évolution d’un AVC ischémique
Congrès de l’ESC : stent et arythmie, une double anticoagulation pourrait suffire
Congrès de l’ESC : le cœur malmené des Françaises jeunes, fumeuses et obèses
Congrès de l’ESC : un parachute dans le cœur
Congrès de l’ESC : les lésions vasculaires des adolescents fumeurs
Congrès de l’ESC : la stimulation médullaire candidate contre l’insuffisance cardiaque
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024