Les femmes présentant un rétrécissement aortique sévère et bénéficiant d’un remplacement valvulaire par voie percutanée (TAVI) ont un risque de décès de 40 % inférieur à celui des hommes après la procédure.
Dès PARTNER
La première étude à avoir relevé une différence selon le sexe dans les résultats du TAVI est aussi celle qui fait référence pour cette procédure qui n’a que 10 ans d’existence, l’étude PARTNER : à un an, le taux de mortalité était moindre chez les femmes par rapport aux hommes. Cependant, cet essai n’avait pas prévu d’ajustement des caractéristiques à l’inclusion. La FDA (pour les “device”) a donc demandé d’autres essais pour répondre à la question : les résultats du TAVI sont-ils réellement meilleurs chez les femmes que chez les hommes ?
50 % de femmes dans le nouvel essai
L’étude qui vient d’être présentée par le Pr Karin Humphries à l’ESC y répond. Six cent quarante et un patients consécutifs dont 51,3 % femmes présentant un Rao sévère et orienté vers le TAVI entre juillet 2005 et septembre 2011 ont été suivis pendant 2 ans, le critère primaire étant la mortalité. « La grande difficulté dans les essais est de randomiser des femmes, s’est félicité le Pr Humphries, qui ne constitue en général que 20 à 25 % des effectifs. Dans notre étude, elles représentent la moitié de l’effectif ce qui est important. »
Les caractéristiques démographiques étaient similaires à l’inclusion entre hommes et femmes et la sévérité de l’insuffisance cardiaque comparable. Les femmes avaient en revanche des pressions aortiques supérieures et une fonction rénale plus altérée, mais une meilleure fraction d’éjection. Les hommes présentaient plus de comorbidités, en particulier plus d’antécédents d’infarctus, et de bronchopneumopathie chronique obstructive.
Un taux de mortalité inférieur malgré des complications plus fréquentes
Après TAVI, les femmes présentaient plus de complications que les hommes, 12,4 % versus 5,4 % pour celles liées à la procédure et 21,6 % versus 15,8 % pour les complications hémorragiques. Pourtant, malgré ces complications plus fréquentes, le taux de mortalité était inférieur dans le groupe des femmes (6,5 % chez les femmes contre 11,2 % chez les hommes) à 30 jours. Une différence qui persiste au long cours.
Article précédent
Congrès de l’ESC : le risque d’AVC ischémique après infarctus régresse depuis dix ans
Article suivant
Congrès de l’ESC : modifier le style de vie pour diminuer le risque cardiovasculaire
Congrès de l’ESC : un espoir pour évaluer de façon totalement non invasive une sténose coronaire
Congrès de l’ESC : un test pour évaluer la réponse au clopidogrel
Congrès de l’ESC : coup de tabac sur les AVC
Congrès de l’ESC : le risque d’AVC ischémique après infarctus régresse depuis dix ans
Congrès de l’ESC : les femmes meurent moins que les hommes après TAVI
Congrès de l’ESC : modifier le style de vie pour diminuer le risque cardiovasculaire
Congrès de l’ESC : la fréquence cardiaque prédirait l’évolution d’un AVC ischémique
Congrès de l’ESC : stent et arythmie, une double anticoagulation pourrait suffire
Congrès de l’ESC : le cœur malmené des Françaises jeunes, fumeuses et obèses
Congrès de l’ESC : un parachute dans le cœur
Congrès de l’ESC : les lésions vasculaires des adolescents fumeurs
Congrès de l’ESC : la stimulation médullaire candidate contre l’insuffisance cardiaque
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024