Il n’y a pas eu récemment de réels progrès dans le traitement du mélasma. Mais en terme de prévention, le rôle des ondes courtes de la lumière visible est bien établi et une étude a démontré l’effet protecteur contre les récidives d’un écran solaire teinté offrant une protection contre les UV mais aussi les longueurs d’ondes courtes du visible comparées à un écran ayant la même protection anti-UVA et UVB mais dépourvu de protection contre le visible (1).
Côté vitiligo, on sait aujourd’hui que la pigmentation des plaques, notamment sur le visage, est suivie d’une nouvelle dépigmentation l’année suivante dans 40 % des cas. À ce jour, il n’existe aucun traitement d’entretien dans le vitiligo qui pourrait prévenir ces rechutes. Or, une étude a montré que l’association de l’alpha-MSH et des UVB est supérieure aux UVB seuls (2). Dans le bras bénéficiant de l’association, la repigmentation était de 49 % à 6 mois contre 33 % dans le groupe UVB seuls. "Mais, prévient le Pr Thierry Passeron, il faut se demander si la stimulation à long terme par alpha-MSH et UVB ne serait pas carcinogène. Et les résultats de cette étude sont surtout intéressants chez les individus à peau noire mais moins concluants ceux à peau claire".
Une autre étude récente en double insu contre placebo est également intéressante en terme de prévention des récidives. Elle monte que l’application de tacrolimus deux fois par semaine réduit le risque de récidive à 9 % sous tacrolimus contre 46 % sous placebo à 6 mois chez des patients atteints de vitiligo ayant obtenu une repigmentation supérieure à 75 % suite à un traitement (3).
Trois autres entités
Les troubles pigmentaires ne se résument pas au mélasma et au vitiligo
Cette année, trois entités, probablement plus anciennes, ont été rapportées. Il s’agit, chez l’enfant, de l’hypomélanose éruptive qui s’observe après un syndrome grippal et se manifeste par des macules hypopigmentées sans signes associés, régressant spontanément. Toujours chez l’enfant, des macules hyperpigmentées du visage ont été individualisées qui persisteraient plusieurs mois, voire plusieurs années, sans signes de gravité associés. Enfin chez l’adulte, on a observé des lésions bénignes associant de petites macules télangiectasiques acquises bilatérales des membres à une hyperpigmentation et s’aggravant progressivement. Le principal diagnostic différentiel est une certaine forme de mastocytose cutanée (telangiectasa macular perstans) qui, contrairement aux mastocytoses, n’affecte ni le visage ni le torse et dont la biopsie ne révèle pas de mastocytes.
D’après les communications des Prs Jean Philippe Lacour (CHU de Nice) et Thierry Passeron (CHU de Nice) lors de la session "les troubles pigmentaires en question", animée par le Dr Christine Chiaverini (CHU de Nice).
(1) Boukari F et al. Ann. Derm. Venereol. , Suppl. december 2014
(2) Lim Henry W. et al. JAMA Dermatol. Published online September 17, 2 014
(3) Cavalié M et al. T Ann. Derm. Venereol. , Suppl. december 2 014
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