Maladie de Verneuil : une prise en charge complexe

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Publié le 13/03/2025
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Évoluant par poussées, la maladie de Verneuil nécessite des traitements systémiques, de nombreux soins locaux mais aussi des interventions chirurgicales.

La perte de poids et le sevrage tabagique sont indispensables

La perte de poids et le sevrage tabagique sont indispensables
Crédit photo : PHANIE

L’hidrosadénite suppurée, ou maladie de Verneuil, se manifeste par des lésions récidivantes telles que des abcès, des fistules et des cordons cicatriciels, typiquement localisés dans les zones riches en glandes apocrines comme les aisselles, les plis inguinaux et le sillon interfessier. La classification de Hurley définit la sévérité des lésions et permet de guider le traitement.

Les principales comorbidités sont les pathologies cutanées folliculaires, endocriniennes (Sopk), cardiovasculaires (syndrome métabolique), inflammatoires (Mici, SpA) et les pathologies psychiatriques (dépression, addictions).

La prise en charge repose d’abord, pour tous les patients, sur la perte de poids, le sevrage tabagique, une prise en charge psychologique et de la douleur.

Des antibiotiques à la chirurgie

En cas de lésions diffuses et/ou inflammatoires, le traitement médical fait appel aux antibiotiques à visée inflammatoire. Lors des poussées, on utilise l’amoxicilline-acide clavulanique ou la pristinamycine et des cyclines sur plusieurs mois (≥ 4 poussées/an). En cas d’échec ou de formes très sévères, il est possible d’avoir recours aux biothérapies (adalimumab, infliximab, sécukinumab, bimékizumab).

Lorsque les lésions sont suppurées ou cicatricielles rétractiles, la chirurgie est nécessaire mais elle n’empêche pas les récidives. Plusieurs procédures existent, dont l’incision/drainage, retenue face à des abcès très douloureux… avec un taux de récidive de 100 %. L’exérèse limitée (deroofing), utilisée au stade I/II de Hurley, permet d’évacuer le contenu et de laisser la plaie en cicatrisation dirigée ; le taux de récidive varie de 17 à 34 % selon les études. Enfin, une excision large à intention curative (récidive 0-15 %) peut être pratiquée sur des lésions majeures avec fistule, nodules, cicatrices, abcès fixes et étendus, résistants aux antibiotiques et/ou aux biothérapies.

Communications des Drs Maia Delage Toriel (Paris) et Anne Cécile Ezanno (Saint-Mandé)


Source : Le Quotidien du Médecin