Malgré un dépistage largement répandu, le cancer du col utérin demeure un problème majeur de santé publique. Ces cancers induits par les papillomavirus oncogènes, dont les types 16 et 18, causent trois quarts de ces tumeurs. C’est la 4e cause de décès par cancer dans le monde. En France, plus de 3 000 cas environ de cancers invasifs et 1 000 décès sont répertoriés chaque année sans infléchissement de la courbe d’incidence depuis 10 ans.
Ces cancers surviennent chez des femmes relativement jeunes, le premier pic d’incidence se situe vers la quarantaine, âge où elles sont engagées dans leur activité professionnelle, sociale et familiale. Ils sont en 7e position des cancers de la femme dans notre pays et en 5e, en année de vie perdue, du fait du jeune âge des personnes concernées. Les précancers issus du dépistage, causés par ces mêmes papillomavirus sont 10 fois plus fréquents ; en France on estime à environ 30 000 cas annuels le nombre de pathologies précancéreuses du col utérin.
Le coût total annuel de la prise en charge des cancers associés aux HPV en France est estimé à 240 millions d’euros. Par ailleurs, l’implication des papillomavirus, en particulier du type 16 dans l’histoire naturelle des cancers anaux et de l’oropharynx est établie. Pourtant à tous les âges des moyens de contrôle de la maladie ont fait la preuve de leur efficacité avec des solutions à toutes les situations ambiguës qui en limiteraient la portée.
Les études randomisées qui ont suivi ces 20 dernières années pour évaluer l’intérêt clinique de la détection des HPV dans le dépistage primaire des femmes de plus de 30 ans et la vaccination prophylactique des jeunes filles sont de bons exemples de recherche pour contrôler et prévenir des cancers viro-induits. Les résultats encourageants des essais cliniques en cours sur l’immunothérapie des infections à HPV, des précancers et des cancers HPV induits ouvrent un nouveau boulevard pour le traitement rapide de l’infection et de la maladie chez les adultes n’ayant pas bénéficié de la prévention primaire.
Beaucoup de pays n’ont pas pris le tournant historique de la prévention, à ce jour l’avenir prometteur dans ce domaine, en particulier dans les pays peu engagés dans des actions de mise en œuvre volontaristes reste donc compromis.
Nous espérons que les 20 prochaines années se traduiront par une mise en œuvre de politiques de santé ambitieuses dans ce domaine pour le bénéfice de toutes les femmes.
Paris
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