Contraception et suivi gynécologique

Une part importante de l’activité du médecin

Publié le 12/02/2015
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Crédit photo : PHANIE

Contraception, ménopause et grossesse, le rôle du médecin généraliste dans le suivi gynécologique est important et son implication ne va cesser d’augmenter. Aujourd’hui, seulement 17,6 % d’avis spécialisés sont demandés (hors grossesse).

La proportion des gynécologues (obstétriciens ou non) est comprise entre 4 et 12 pour 100 000 femmes, celle des généralistes est de 134,7 pour 100 000 habitants. D’où un accès au généraliste plus rapide et plus facile.

Les enquêtes réalisées auprès des femmes le prouvent : 90 % expriment la nécessité de la gynécologie en médecine générale tandis que la confiance des patientes envers leur médecin traitant est de 86,6 %.

Sans grande surprise, on constate que les médecins femmes ont le double d’activité de leurs confrères hommes, tous motifs de consultation confondus.

Les motifs de consultation sont dominés par : la contraception, sa mise en route et son renouvellement (34 à 64 %), la ménopause et ses conséquences (34 à 36 %), la grossesse (18 %), les infections (6 à 9 %), le dépistage des cancers du sein et du col (4 %) et les pathologies bénignes du sein (2,9 %).

Contraception

Un climat de confiance, de disponibilité et de pudeur est indispensable lors de la prescrition d’une contraception. Il est d’autant plus facile à instaurer que le médecin traitant connaît souvent la patiente, parfois depuis sa naissance. En médecine générale, cette prise en charge concerne 91% des MG hommes et 98,3 % femmes. Il importe alors de passer en revue les différentes méthodes adaptées à l’age, à la parité, aux contre indications, susciter et répondre aux questions afin de l’aider à choisir. Le médecin s’attachera à l’informer sur les différentes pilules, l’implant (MG hommes 5,4 %, femmes 12,8 %), l’anneau vaginal, le patch ou le dispositif intra-utérin (MG hommes 6,4 %, femmes 10,3 %).

Chez l’adolescente, le premier frottis (› ou = 25 ans) est pratiqué par 55 % des généralistes. L’examen sera ensuite réalisé tous les 3 ans après un deuxième FC normal. Le rôle du médecin est tout aussi essentiel pour proposer la vaccination HPV (réalisée par 60 % d’entre eux), informer sur les IST sans oublier le tabac.

Fréquemment enfin, le médecin traitant aura à gérer la contraception d’urgence ou du post-partum, d’autant qu’il suit le nourrisson, sans parler des contraceptions dites définitives. À noter que les IVG médicamenteuses sont réalisées par 8 % des généralistes (hommes 6 %, femmes 11 %).

Suivi Gynécologique

Selon les données de l’Institut national du cancer (INCa), les frottis sont réalisés par 48 % des MG femmes, 60 % des MG hommes, avec un taux global de 66,6 %. L’examen des seins est pratiqué par plus de 90 % des praticiens. En dehors du dépistage organisé, le praticien prescrit les mammographies tous les deux ans à partir de 50 ans, mais intervient plus tôt en cas de facteurs de risque ou d’événement nouveau. Dans le cas de seins denses, il connaît l’intérêt de l’échographie mammaire. Sans oublier les fibromyomes compliqués, les kystes ovariens, relevant de la clinique et bien sur de l’échographie.

Grossesse

Elle représente18 % du suivi gynécologique (dont MG femmes 91,5 %, hommes 87 %). La connaissance des pathologies préexistantes, de la famille, des conditions socio-économiques présente un intérêt pronostic évident. Avant la conception, le médecin dépiste les infertilités, prescrit les sérologies, supplémente en folates. Dès la confirmation de grossesse, il donne des conseils diététiques et d’hygiène de vie, s’enquiert des conditions de travail, modifie le traitement d’une pathologie chronique.

Il prescrit la première échographie, puis procède à la déclaration et au dépistage de la trisomie 21.

L’examen mensuel est clinique et biologique, avec dépistages : veineux, infections urinaires, HTA, diabète gestationnel s’il y a lieu, échographie du second trimestre, menace d’accouchement prématuré...

Ce suivi systématique est prolongé dans le post-partum : contraception adaptée, rééducation périnéale, mais aussi complications mammaires, dyspareunie.

Ménopause

Enfin la ménopause (et péri ménopause) et ses conséquences est suivie par plus de 70 % des médecins traitants. Leur rôle est essentiel dans le traitement des BVM, troubles trophiques, psychiques, dans la prise en charge cardiovasculaire, la prise de poids, le dépistage des néoplasies mammaires, endométriales, la prescription de DMO avec traitement préventif ou curatif de l’ostéoporose.

Dr Jean-Luc Lauliac

Source : Le Quotidien du Médecin: 9386