Les études randomisées multicentriques METREX et METREO ont montré que le mépolizumab pouvait réduire la survenue d’exacerbations modérées à sévères, chez des patients présentant une BPCO de phénotype éosinophilique et non contrôlée par une trithérapie classique. Leurs résultats ont été présentés au congrès et simultanément publiés dans le NEJM (1).
Le mépolizumab est un anticorps monoclonal anti-IL5 indiqué dans le traitement de l’asthme sévère réfractaire à éosinophiles. Des études préliminaires laissent à penser qu’il pourrait aussi être efficace dans cette population de patients BPCO. Les études METREX et METREO ont recruté des sujets de plus de 40 ans (âge moyen 65-66 ans), souffrant de BPCO depuis au moins un an. Dans les deux études, plus de 94 % des patients présentaient une BPCO très sévère (stade GOLD 4).
L’étude METREX, en double aveugle contre placebo, a évalué l’efficacité du mépolizumab (100 mg toutes les 4 semaines) durant 52 semaines. 836 patients recevant une triple thérapie inhalée (CSI/LAMA/LABA) ont été randomisés selon le taux sanguin d’éosinophiles (≥ 150/mm3 à l’inclusion ou ≥ 300/mm3 dans l’année précédente.
Dans l’étude METREO, 674 patients ont été sélectionnés de même et randomisés pour recevoir 100 ou 300 mg de mepolizumab ou le placebo.
Mepolizumab et profil éosinophilique
Dans l’étude METREX, il a été montré une diminution de 18 % des exacerbations par rapport au placebo, uniquement dans la population éosinophilique. Le taux annuel moyen d’exacerbations modérées ou sévères était de 1,40 dans le groupe traité contre 1,71 dans le groupe placebo (OR = 0,82 ; IC95 [0,68-0,98] ; p = 0,036).
Dans l’étude METREO, le taux annuel d’exacerbations moyen était de 1,19 et de 1,27 parmi les patients traités par 100 et 300 mg de mepolizumab respectivement, contre 1,49 dans le groupe placebo (non significatif). Une méta-analyse préspécifiée rassemblant les données des patients éosinophiles de l’étude METREX et la population en intention de traiter modifiée de l’étude METREO a montré une réduction significative du risque d’exacerbations versus placebo, d’autant plus importante que le taux d’éosinophiles était élevé à l’inclusion, avec – 23 % de risque sous mépolizumab 100 mg pour les patients ≥ 300/mm3.
Les auteurs insistent sur le fait que l’inflammation à éosinophiles de la BPCO pourrait contribuer directement à la survenue d’exacerbations et que le dosage de ces cellules pourrait constituer un biomarqueur potentiel afin de déterminer la population pouvant tirer un bénéfice thérapeutique de l’anticorps anti-IL5.
(1) Pavord ID et al. Mepolizumab for Eosinophilic Chronic Obstructive Pulmonary Disease. N Engl J Med. 2017 Sep 11. doi: 10.1056/NEJMoa1708208. [Epub ahead of print] http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1708208
(2) Celli B et al. Serum levels of Club-Cell Protein 16 (CC-16), Surfactant protein D (SPD), soluble receptor of glycation end-products (sRAGE), fibrinogen and C-Reactive Protein (CRP) and FEV1 decline, exacerbations ans mortality in SUMMIT. Abstract 511.
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