Thalidomide et endostatine

Deux pistes thérapeutiques dans la fibrose pulmonaire

Publié le 13/12/2012
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Crédit photo : PHANIE

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UNE ÉQUIPE américaine (1) a évalué, en double aveugle versus placebo, l’efficacité du thalidomide à faible dose sur la toux dont souffrent 80 % des patients ayant une fibrose pulmonaire idiopathique. Les patients (15 hommes et 5 femmes dans chaque groupe) étaient tous âgés de plus de 50 ans avec un âge moyen de 67 ans. Ils ont été randomisés pour trois mois dans un groupe, puis pour trois mois dans l’autre groupe, après une période de wash-out. En moyenne, la toux s’est améliorée de 63 % sous traitement actif et la qualité de vie respiratoire évaluée par deux questionnaires spécifiques (Cough Quality of Life Questionnaire, Saint George’s Respiratory Questionnaire) de 20 %. Des effets secondaires à type de constipation, vertiges et de malaise, ont été rapportés chez 74 % des participants pendant la période sous thalidomide et chez 22 % pendant la période sous placebo. Un changement positif a été rapporté dès deux semaines après la prise du thalidomide et, à la fin de l’étude, tous les patients souhaitaient poursuivre le traitement. Ces premiers résultats, très prometteurs, doivent maintenant être confirmés à plus large échelle.

Endostatine.

La seconde piste est celle des dérivés de l’endostatine, qui pourraient inhiber le développement de la fibrose. Après avoir identifié un peptide à l’activité antifibrotique sur la région C terminale de l’endostatine (E3), des chercheurs (2) ont développé un dérivé de ce peptide, plus stable et doué d’un effet antifibrotique plus puissant.

Ce peptide E4 s’est montré capable de prévenir la fibrose du derme induite par le TGF-bêta ex vivo et in vivo ainsi que le développement de la fibrose du derme et de la fibrose pulmonaire induit par la bléomycine in vivo. Dans des modèles précliniques, ce peptide a permis également de réduire significativement la fibrose existante.

Avant d’envisager des essais chez l’homme, la réalisation d’études de toxicité constitue la prochaine étape de l’évaluation de ce peptide, dont les mécanismes d’action ne sont pas encore bien élucidés.

(1) Horton MR. Thalidomide for the treatment of cough in idiopathic pulmonary fibrosis: a randomized trial. Ann Intern Med. 2012 Sep 18; 157(6): 398-406.

(2) Yamaguchi Y et al. A peptide derived from endostatin ameliorates organ fibrosis. Sci Transl Med. 2012 May 30; 4(136): 136ra71.

 Dr I. H.T

Source : Le Quotidien du Médecin: 9206