Chez les porteurs de mutation G551D

L’ivacaftor autorisé dans la mucoviscidose

Publié le 13/12/2012
Article réservé aux abonnés

L’IVACAFTOR a reçu une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis et en Europe chez les patients âgés de plus de 6 ans, atteints de mucoviscidose et porteurs de la mutation G551D. Cette molécule, qui potentialise la fonction de la protéine CFTR, n’agit que chez les 5 % de sujets ayant cette mutation, mais elle ouvre la voie des thérapies ciblées pour d’autres formes de la maladie.

Depuis la mise en évidence, en 1989, de la responsabilité de la protéine CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator) dans la pathogenèse de la mucoviscidose, quelque 1 800 mutations ont été identifiées. Chez les patients ayant une mutation G551D (5 % des cas), la protéine CFTR est présente à la surface cellulaire, mais elle est défectueuse. L’ivacaftor (Kalydeco des laboratoires Vertex) agit en potentialisant l’effet de la protéine CFTR, ce qui permet de restaurer le transport transépithélial du chlore.

Ses bénéfices ont été démontrés dans deux études cliniques de phase III.

L’étude STRIVE a inclus 161 patients porteurs d’au moins une mutation G551D et âgés de plus de 12 ans. Comparativement à ceux traités par placebo, les patients ayant été traités par l’ivacaftor (à la posologie de 150 mg per os deux fois par jour pendant 24 semaines) ont eu une amélioration rapide et persistante de leur fonction respiratoire, avec une augmentation de plus de 10 % de leur VEMS. Les exacerbations ont été deux fois moins fréquentes que dans le groupe placebo et ils ont présenté un gain pondéral de 3 kg en moyenne. Une baisse significative de la concentration de chlorure dans la sueur a été observée sous ivacaftor, ce qui traduit l’action spécifique de la molécule sur le mécanisme physiopathologique de la mucoviscidose.

La seconde étude, ENVISION, qui a été menée chez des patients plus jeunes, âgés de 6 à 11 ans, également porteurs de cette mutation, a donné des résultats comparables : augmentation rapide et stable du VEMS, réduction des épisodes d’exacerbation et prise de poids.

Le suivi en ouvert des patients inclus dans ces deux essais pendant 24 semaines supplémentaires a confirmé le bénéfice du traitement, dont la tolérance a été bonne. Seule, une possible élévation des transaminases justifie une surveillance hépatique.

 Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9206