Utilisées pour soulager les tendinopathies, accélérer la cicatrisation ou traiter des escarres, les ondes de choc de faible intensité (0,09 mJ/mm²) ont déjà fait la preuve de leur efficacité. Elles semblent accélérer la réparation tissulaire.
À la fin des années 2000, le Dr Yoram Vardi, urologue à Haïfa (Israël), a eu l’idée de tester cette approche sur des hommes souffrant de dysfonction érectile. Les premiers résultats, présentés en 2016 à Madrid au congrès de la Société européenne de médecine sexuelle, se sont révélés très prometteurs. « Une méta-analyse a également montré un effet visible au bout de trois mois chez des patients ayant une dysfonction érectile légère. L’effet diminue ensuite progressivement sur deux ans », a expliqué le Dr Ludovic Ferretti (Bordeaux), membre du comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’AFU.
Une étude en cours en France
À l’initiative du Pr Stéphane Droupy (Nîmes), responsable du comité scientifique de l’AFU, une étude multicentrique randomisée, contre placebo, a été initiée en France (Shock-ED). Mené conjointement à Lyon, Garches, Montpellier, Bordeaux et Nîmes, cet essai a inclus 154 patients pendant trois semaines, traités à raison d’une ou deux séances hebdomadaires. Il a pour objectif de valider l’efficacité de la technique, le dosage idéal et d’identifier les patients qui en bénéficieront le plus. Les résultats devraient être connus prochainement.
Lorsque les cellules endothéliales et musculaires des corps caverneux sont altérées, l’érection est fragile. Le traitement vise donc à activer leur réparation afin de restaurer le fonctionnement normal des petits capillaires et donc le remplissage des corps caverneux.
Vers une régénération tissulaire
Il est probable que les microtraumatismes induits par les ondes de choc soient à l’origine d’une série de processus qui conduisent à cette régénération cellulaire. « Nous nous sommes aperçus que chez le rat les ondes de choc augmentent la sécrétion de facteurs de croissance de type VEGF », a précisé le Dr Ferretti. Chez les patients, le bénéfice est perceptible en moyenne à partir de la troisième séance. Reste à savoir s’il est pérenne. On pourrait alors espérer pour certains hommes une véritable « guérison » liée à une restauration tissulaire.
Contrairement aux approches médicamenteuses ou prothétiques qui sont purement symptomatiques, la TOCEFI, « thérapie par ondes de choc extracorporelles à faible intensité », vise donc une régénération tissulaire. Il s’agit de la première approche de médecine régénérative par thérapie physique dans le domaine de la sexualité. Ces microchocs – à ne pas confondre avec les ondes de choc radiales utilisées pour traiter la maladie de Lapeyronie – n’entraînent ni ecchymose, ni hématurie. Elles ne provoquent pas d’inconfort pendant la séance et ne présenteraient aucun effet secondaire.
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