L’agence européenne du médicament (EMA) s’est déclarée, ce vendredi 11 octobre, favorable aux pilules de 3 et 4e générations dont les bénéfices restent supérieurs aux risques, selon elle, malgré un taux plus élevé d’accidents par thromboses veineuses.
La France avait décidé, en début d’année, de restreindre fortement l’usage de ce type de contraceptifs oraux combinés en raison des risques accrus d’accidents par formation de caillots sanguins et avait saisi l’EMA, demandant une révision des recommandations européennes sur ces produits. La commission spécialisée de l’EMA qui s’est penchée sur la question a jugé, dans cet avis diffusé vendredi, que globalement « les bénéfices de tous les contraceptifs oraux combinés (COC) continuent d’être supérieurs aux risques ».
Ce Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) a choisi de ne pas faire de distinction claire entre pilules de 1/2e génération d’un côté et de 3/4e génération de l’autre comme l’ont fait les autorités sanitaires françaises en début d’année.
« Il n’y a aucune raison pour qu’une femme qui prend un COC sans problème arrête sur la base de cette évaluation », a souligné l’EMA dans son avis. Mais « il est important que les femmes soient informées des risques, signes et symptômes des thromboses veineuses et que les médecins prennent en considération les facteurs de risques individuels au moment de la prescription d’un contraceptif ». Ce risque est accru pour les fumeuses, les femmes en surpoids, celles qui ont de migraines, avec des antécédents familiaux d’accident veineux ou encore après un accouchement, rappelle l’EMA.
Peu de différences entre les pilules
Le Prac admet que les risques de thromboses veineuses « diffèrent » entre les types de pilules, avec des risques presque deux fois plus élevés pour les pilules de 3/4e génération par rapport aux 1/2e.On estime que 9 à 12 femmes sur 10 000 auront un accident thromboembolique veineux sous pilule de 3 et 4e génération contre 5 à 7 femmes sur 10 000 sous pilule de 1/2e génération, selon l’EMA, tandis que pour celles qui ne prennent pas la pilule et qui ne sont pas enceintes ce risque est de 2 sur 10.000. « Cette évaluation confirme que les risques d’accidents thromboemboliques avec tous les COC sont faibles et montre qu’il y a peu de différences entre pilule, selon le type de progestérone contenu », estime l’EMA.
L’agence européenne propose principalement une « mise à jour » des informations sur les pilules contraceptives, notamment dans les notices des boîtes, pour « aider les femmes à prendre des décisions en connaissance de cause pour le choix d’une contraception avec les professionnels de santé ». A la suite de la plainte d’une Française victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) imputé à une pilule de 3e génération, les autorités sanitaires du pays avaient décidé de durcir les conditions de prescription pour les pilules de 3 et 4e génération, faisant de ces contraceptifs des produits de « seconde intention ».
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