Le coaching téléphonique et e-coaching dans le diabète de type 2

Deux nouvelles méthodes alternatives efficaces aux consultations face-face

Publié le 15/09/2014
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Le coaching téléphonique est pratiqué depuis toujours où le médecin aide au téléphone le patient à adapter ses doses d’insuline par exemple, sans que cette pratique soit véritablement évaluée. Le bon sens clinique plaide en faveur de son efficacité, mais les preuves scientifiques manquent d’une amélioration du suivi du diabète. Ainsi, des études montrent l’intérêt d’une meilleure hygiène de vie chez des patients diabétiques et/ou obèses sur la régulation du diabète et la perte de poids, dans les 6, voire 12 mois versus placebo ; l’hygiène de vie serait peut-être non inférieure à un programme thérapeutique.

« Un travail récent, de belle qualité, conduit chez des obèses (dont on sait que 30 % sont diabétiques), le confirme, une meilleure hygiène de vie n’étant pas inférieure à un programme intensif en face-face », rapporte-t-il.

En ce qui concerne les effets du coaching sur l’hémoglobine glyquée, ils sont davantage contestés. Une des rares, grandes, études qui a été menée dans la vie réelle, de coaching téléphonique par une infirmière n’est pas concluante. Il existe d’autres données, issues d’essais non randomisés, non « dans la vie réelle » avec des effets sur l’hémoglobine glyquée, la pression artérielle, plus modérément sur le poids. Quant à l’impact du coaching sur les complications macro et microangiopathiques, il a été très peu exploré…

L’expérience Sophia en question

On ne sait pas aujourd’hui ce que doit être un coaching efficace : quelle est sa place ? Qui doit-il concerner ? Quels types d’outils doivent être associés ? Que comporte-t-il ? « L’expérience (isolée !) Sophia de l’Assurance Maladie apporte quelques éléments de réponse », note le Dr Hansel. Cette évaluation, qui portait sur les bénéfices d’un envoi de documentations complété d’un appel téléphonique par des soignants, a fait l’objet d’un rapport, non d’une publication scientifique. Les résultats en effet sont discutés, l’essai n’étant pas randomisé et la population biaisée (parce qu’attentive).

« Plutôt que se lancer dans des études évaluant des coachings tous azimuts, privilégions des initiatives comme la nôtre, Accompagnement et Nutrition de l’Obésité et du Diabète par E-coaching (ANODE), actuellement en cours d’équivalent de phase I ou II, où nous testons les méthodes et la faisabilité » , plaide-t-il. Financée par l’AP-HP, elle associe e-coaching et support téléphonique. « Un coaching téléphonique devrait être assuré à mon avis par du personnel non médical (en raison du coût essentiellement), décrit-il, associé à des outils d’e-coaching (pour le recueil et la surveillance des données), sous la supervision du médecin toujours ». Grâce à ce dispositif, qui en amont permet d’apprécier l’observance et l’hygiène de vie, le dialogue singulier patient-médecin est réduit à l’essentiel, c’est-à-dire au seul travail qui requiert des compétences techniques complexes et l’esprit d’escalier…

Appel à volontaires !

Pour l’essai ANODE que pilote le Dr Hansel, il manque encore 20 volontaires, diabétiques de type 2 avec une surcharge pondérale abdominale. Informations sur www.telenutrition.fr

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Médecin: 9348