Mise en place en 2012, la cohorte TEAM-P est une étude prospective multicentrique visant à surveiller l'évolutivité sur 5 ans des Tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses du pancréas (TIPMP) et à déterminer les facteurs de risque de cancer du pancréas dans cette population.
En cas d'atteinte du canal principal, le risque très élevé de cancérisation à 5 ans impose une intervention préventive. En cas de TIPMP des canaux secondaires (CS), qui selon des études récentes pourrrait toucher 15 % des plus de 70 ans en France, le risque est hétérogène (3 à 18 % selon les études).
Aujourd'hui, après découverte d'une TIPMP d'un CS, les recommandations internationales (2012) préconisent une résection préventive uniquement en cas de nodule intrakystique. La taille supérieure à 3 cm n’est plus un critère. Une résection préventive peut également être discutée chez un sujet jeune avec une lésion de plus de 2-3 cm car la surveillance serait alors astreignante, ou en cas d’évolution rapide des lésions. En l’absence de ces critères, la surveillance repose sur la scanographie, l’IRM et l’écho endoscopie.
De plus en plus de patients à surveiller
La proportion de TIPMP découvertes fortuitement est en forte progression du fait de la meilleure accessibilité du scanner et de l’IRM pour l’exploration de symptômes digestifs aspécifiques. Les patients à surveiller sont donc de plus en plus nombreux et les schémas de surveillance actuels sont peut-être abusifs du fait du peu de données sur leur rapport coût-efficacité.
Dans la cohorte TEAM-P, trois examens sont réalisés à l'inclusion : scanner, IRM et écho-endoscopie. 1 290 patients (70 % de femmes, âge moyen : 64 ans) sont aujourd'hui inclus dans 58 centres et de nouveaux patients sont inclus régulièrement. Le suivi médian à partir des premiers symptômes est de 3,5 ans. Les TIPMP ont été découvertes fortuitement dans 77 % des cas, suite à une pancréatite aiguë (14 %), à l'occasion de douleurs typiquement pancréatiques (9 %) ou d'autres signes plus rarement. 10 % des patients étaient diabétiques, 26 % étaient fumeurs dont un tiers sevré.
Les résultats préliminaires sur 3,5 ans ne montrent pas d'évolution significative des lésions principales des canaux secondaires et ne font état d'aucun cancer.
Toutefois, des conclusions solides ne pourront être tirées qu'au bout de 5 ans de suivi, voire plus.
D'après un entretien avec le Dr Vinciane Rebours, Hôpital Beaujon, Clichy
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