Lors de la première vague, l’augmentation massive et brutale du nombre de nouveaux cas de Covid-19 en France, principalement dans les régions de l'est et en Île-de-France, ont amené les équipes hospitalières à s’adapter rapidement en restructurant l’organisation des soins. Dans un délai très court, les hôpitaux ont dû organiser des circuits dédiés à la prise en charge des patients Covid-19, prenant en compte l’intensité de l’épidémie au niveau régional et la nécessité de réorienter des services entiers et du personnel soignant vers les malades infectés.
« Il a fallu réorganiser les urgences et libérer des lits d’hospitalisation. Les activités programmées (hôpital de jour, consultations…) ont été déprogrammées. Seuls les cas urgents ou ceux dont le report entraînait un risque de perte de chance ont été maintenus, explique le Dr Tristan Cudennec (CHU Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt). Cependant, probablement par peur de la contamination, nous n’avons quasiment plus vu aux urgences les patients venant pour d’autres pathologies (insuffisance cardiaque, diabète décompensé, AVC…). En ce qui concerne la gériatrie plus particulièrement, les EHPAD ont eu de nombreux patients touchés par le SARS-CoV-2. Nous avons ouvert des lits et renforcé les équipes mobiles gériatriques pour les aider. Les hotlines gériatriques (190 sur tout le territoire) ont bien fonctionné pour orienter les patients de la façon la plus adaptée ».
Des téléconsultations de suivi
Lors de la première vague, il y a eu de nombreux renforts des autres régions et des autres services. Aujourd’hui, la pandémie risque de durer encore longtemps… Et il faut aussi prendre en charge les patients souffrant de maladies hors Covid afin de limiter les dégâts collatéraux de la lutte contre le SARS-Cov-2.
C’est ainsi que l’épidémie et le confinement conduisent à modifier la prise en charge des patients. De nombreuses consultations ont laissé la place à des téléconsultations.
Ce lien est capital en période de confinement où les patients se trouvent isolés. Ils ont plus que jamais besoin d'être orientés et rassurés. Beaucoup craignent de venir en structure hospitalière au risque d’y être contaminés et renoncent ainsi à leur prise en charge. « À cette occasion, nous avons développé le maintien du lien avec les patients par des appels téléphoniques et des téléconsultations de suivi. Pas mal d’initiatives ont été créées pour ne pas rompre les liens avec les familles également (tablettes pour les patients hospitalisés…), explique le Dr Tristan Cudennec. Nous avons pu adapter nos pratiques pour maintenir la qualité des soins. »
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