Aujourd’hui 35 millions de personnes sont frappées par la maladie d’Alzheimer dans le monde. Et les chiffres risquent d’exploser avec 66 millions de patients en 2030 et 115 millions en 2050. Des estimations préoccupantes tout comme les dépenses publiques qui y sont associées. Près de 600 milliards d’euros en 2013. Un chiffre qui va quintupler quand la maladie sera à son point culminant sur le plan épidémiologique. D’où la nécessité de développer des méthodes qui permettent de détecter la maladie avant l’apparition des symptômes afin de mieux la prévenir.
C’est pour répondre à cet objectif majeur qu’a été créée, au sein de l’Institut sur la mémoire et la maladie d’Alzheimer de l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC), la Chaire AXA-UPMC pour le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
Une dotation de 3 millions d’euros
Cette chaire, qui bénéficie d’une dotation de 3 millions d’euros du fonds AXA, est portée par le Pr Harald Hampel. Cet expert de renommée internationale rappelle combien cette maladie, marquée par une perte progressive de la mémoire et de l’orientation est dramatique car progressant inéluctablement vers une déchéance physique et mentale avec une perte de l’autonomie et l’isolement presque total du patient. Une maladie qui est, regrette le Pr Hampel, diagnostiquée beaucoup trop tardivement quand les dommages sont déjà irréversibles. Le Dr Olivier de Ladoucette évoque, lui, des patients souvent terrifiés et restant dans le déni de la maladie, des familles anéanties comme frappées par un tsunami et des praticiens souvent désemparés pour annoncer un tel diagnostic.
Unir recherche fondamentale et clinique
La stratégie est donc d’explorer cette phase silencieuse, déjà porteuse d’altérations pathologiques, et qui s’étale souvent sur plusieurs décennies. Il s’agit en quelque sorte de définir un « profil à risque ». La finalité : diagnostiquer et traiter la maladie au stade asymptomatique. Ce programme de recherche est rendu possible aujourd’hui car le rôle toxique de certaines protéines au niveau des cellules nerveuses est désormais documenté ; l’hippocampe est connu pour être le portail de la mémoire et de nombreux outils sont déjà disponibles comme la neuropsychologie, l’imagerie médicale, l’IRM, la TEP, l’EEG, où certaines méthodes biochimiques et neurochimiques. Restent à continuer à explorer puis à valider de nouveaux bio marqueurs développés plus récemment pour poursuivre l’étude de la maladie et mieux apprécier l’efficacité des traitements.
Le succès d’un tel programme passe aussi par la collaboration active entre recherche fondamentale et recherche clinique c’est-à-dire entre la Chaire AXA, l’Institut de Cerveau et de la moelle épinière, le Centre de traitement automatisé de l’image, le Commissariat à l’énergie atomique et l’hôpital de la Pitié salpêtrière a conclu le Pr Harald Hampel.
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