La prévalence de l’obésité chez l’enfant connaît une augmentation marquée dans toutes les régions du monde. Or, les enfants en surpoids ou obèses sont exposés à un risque accru de troubles cognitifs et d'asthme dans l’enfance, puis d’obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires, de maladies respiratoires, de troubles mentaux et d’infertilité à l’âge adulte. C’est pourquoi, en 2014, l’Organisation mondiale de la santé a mis en place un groupe de travail afin d’établir des stratégies de prévention de l’obésité chez l’enfant.
Habitudes alimentaires et apprentissage du goût
Les conclusions de ce travail mettent l’accent sur différentes points (1).
- L’enfant est particulièrement vulnérable face au mode d’alimentation « moderne », riche en aliments transformés et en boissons sucrées.
- Les experts soulignent que les habitudes alimentaires sont acquises tôt dans la vie. Bien sûr, il est difficile de modifier l’appétence naturelle des enfants pour le sucre et leur rejet des aliments amers. Mais il est possible de les confronter – et ce, dès la vie intra-utérine par le biais de l’alimentation maternelle – à une large variété de flaveurs, ce qui a des effets positifs à long terme sur le choix des aliments.
- Le mode d’alimentation des nourrissons et des enfants ne peut être dissocié de celui de la famille. Il apparaît ainsi intéressant de mettre en place des stratégies de prévention dès le stade de la grossesse, période où les futures mères sont souvent en attente de conseils en matière de santé et plus enclines à modifier leurs habitudes de vie, notamment alimentaires.
- Le groupe de travail insiste également sur les différences existant en matière de diversité de flaveurs entre le lait maternel, dont le goût varie selon les aliments consommés par la mère, et les formules infantiles, avec des différences selon les différents types de formules. La diversification de l’alimentation joue un rôle important dans l’apprentissage de nouveaux goûts et de nouvelles textures.
Que faire en pratique ?
- En période prénatale, chaque fœtus a une expérience des flaveurs unique, qui découle directement de ce que sa mère consomme. Les femmes enceintes doivent donc être encouragées à manger des aliments sains et variés, et à éviter les aliments trop sucrés.
- Lors des premiers mois de la vie, la situation diffère selon le type d’allaitement. Chez les nourrissons allaités par leur mère, la découverte des goûts commencée in utero se poursuit, et il est donc toujours conseillé d’encourager les mères à avoir une alimentation saine et variée. Les nourrissons alimentés par une formule infantile ont une expérience plus limitée des nouveaux goûts.
- Les mamans doivent apprendre à reconnaître les signes de satiété exprimés par leur bébé, afin de ne pas les nourrir en excès.
- Lors de la diversification alimentaire, il est préférable de proposer des aliments que la mère mangeait pendant la grossesse, car les bébés sont déjà habitués à leur goût. Chez les enfants allaités par leur mère, il est conseillé de proposer des céréales préparées avec le lait maternel. Les bébés doivent apprendre à aimer les fruits et les légumes, ce qui peut prendre du temps et nécessiter de présenter le même aliment à plusieurs reprises, parfois 8 à 10 fois, avant que l’enfant ne l’accepte. Il ne faut pas que les mères attachent trop d’importance à l’expression faciale de leur enfant, qui dépend de multiples facteurs et pas seulement de leur appétence pour l'aliment. Plus un enfant se voit proposer des aliments différents, plus il sera enclin à en tester de nouveaux.
- Il est recommandé d’éviter les sucres ajoutés, le sel et les sucreries, qui peuvent « programmer » les enfants à préférer les aliments sucrés et salés.
- Chez le petit enfant, une alimentation saine et variée, partagée en famille, devra être poursuivie. Le recours au sucre et au sel devra être limité pour tous, afin de donner l'exemple.
Dr Isabelle Hoppenot
Référence
(1) Consideration of the evidence on childhood obesity for the Commission on ending childhood obesity. In Report of the ad-hoc working group on science and evidence for ending obesity in childhood. Organisation mondiale de la santé 2016.
Habitudes alimentaires et apprentissage du goût
Les conclusions de ce travail mettent l’accent sur différentes points (1).
- L’enfant est particulièrement vulnérable face au mode d’alimentation « moderne », riche en aliments transformés et en boissons sucrées.
- Les experts soulignent que les habitudes alimentaires sont acquises tôt dans la vie. Bien sûr, il est difficile de modifier l’appétence naturelle des enfants pour le sucre et leur rejet des aliments amers. Mais il est possible de les confronter – et ce, dès la vie intra-utérine par le biais de l’alimentation maternelle – à une large variété de flaveurs, ce qui a des effets positifs à long terme sur le choix des aliments.
- Le mode d’alimentation des nourrissons et des enfants ne peut être dissocié de celui de la famille. Il apparaît ainsi intéressant de mettre en place des stratégies de prévention dès le stade de la grossesse, période où les futures mères sont souvent en attente de conseils en matière de santé et plus enclines à modifier leurs habitudes de vie, notamment alimentaires.
- Le groupe de travail insiste également sur les différences existant en matière de diversité de flaveurs entre le lait maternel, dont le goût varie selon les aliments consommés par la mère, et les formules infantiles, avec des différences selon les différents types de formules. La diversification de l’alimentation joue un rôle important dans l’apprentissage de nouveaux goûts et de nouvelles textures.
Que faire en pratique ?
- En période prénatale, chaque fœtus a une expérience des flaveurs unique, qui découle directement de ce que sa mère consomme. Les femmes enceintes doivent donc être encouragées à manger des aliments sains et variés, et à éviter les aliments trop sucrés.
- Lors des premiers mois de la vie, la situation diffère selon le type d’allaitement. Chez les nourrissons allaités par leur mère, la découverte des goûts commencée in utero se poursuit, et il est donc toujours conseillé d’encourager les mères à avoir une alimentation saine et variée. Les nourrissons alimentés par une formule infantile ont une expérience plus limitée des nouveaux goûts.
- Les mamans doivent apprendre à reconnaître les signes de satiété exprimés par leur bébé, afin de ne pas les nourrir en excès.
- Lors de la diversification alimentaire, il est préférable de proposer des aliments que la mère mangeait pendant la grossesse, car les bébés sont déjà habitués à leur goût. Chez les enfants allaités par leur mère, il est conseillé de proposer des céréales préparées avec le lait maternel. Les bébés doivent apprendre à aimer les fruits et les légumes, ce qui peut prendre du temps et nécessiter de présenter le même aliment à plusieurs reprises, parfois 8 à 10 fois, avant que l’enfant ne l’accepte. Il ne faut pas que les mères attachent trop d’importance à l’expression faciale de leur enfant, qui dépend de multiples facteurs et pas seulement de leur appétence pour l'aliment. Plus un enfant se voit proposer des aliments différents, plus il sera enclin à en tester de nouveaux.
- Il est recommandé d’éviter les sucres ajoutés, le sel et les sucreries, qui peuvent « programmer » les enfants à préférer les aliments sucrés et salés.
- Chez le petit enfant, une alimentation saine et variée, partagée en famille, devra être poursuivie. Le recours au sucre et au sel devra être limité pour tous, afin de donner l'exemple.
Dr Isabelle Hoppenot
Référence
(1) Consideration of the evidence on childhood obesity for the Commission on ending childhood obesity. In Report of the ad-hoc working group on science and evidence for ending obesity in childhood. Organisation mondiale de la santé 2016.
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