Il est parfaitement établi qu’une diversification alimentaire trop précoce – avant l’âge de 4 mois – a un impact délétère sur le risque d’allergies, mais aussi de surpoids, à l’âge adulte (1).
À l’inverse, l’introduction tardive des aliments dits allergisants – comme l’œuf, le poisson, les fruits exotiques, l’arachide ou les fruits à coque – semble associée à un risque accru de développer une maladie allergique. Mais ces données doivent être interprétées avec prudence, car rapportées dans des études observationnelles, sans randomisation. Pour autant, à ce jour, aucun essai randomisé n’a démontré une augmentation du risque d’allergie à un aliment si celui-ci est introduit tardivement. Pour les enfants allaités au sein il convient de ne pas retarder la diversification au delà de 6 mois sous peine de voir s’installer une carence en fer.
Toutefois, sur la base de ces résultats, il est préconisé de commencer la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois, sous réserve d’une introduction très progressive et d’une consommation régulière des aliments introduits, y compris pour les aliments les plus allergisants (2). La diversification ne doit pas être retardée chez les enfants à risque allergique (lorsqu’un parent du premier degré souffre ou a souffert d’une allergie prouvée, qu’elle soit digestive, cutanée ou respiratoire)
Le gluten
L’intolérance au gluten n’est pas une allergie mais une maladie auto-immune. L’âge de l’introduction du gluten est également très discuté.
Comme pour tout autre aliment que le lait, une introduction après l’âge de 4 mois est recommandée chez tous les nourrissons, de façon consensuelle (2). Y a-t-il une fenêtre d’opportunité pour introduire le gluten chez les enfants à risque ? Des études observationnelles avaient mis en évidence un effet protecteur d’une introduction progressive entre 4 et 6 mois ainsi que de l’allaitement maternel dans cette population.
Ce bénéfice n’a pas été confirmé par des études récentes, notamment un essai où plus de 800 enfants ont été randomisés pour recevoir du gluten à partir de 6 mois ou après l’âge de 12 mois (3). Dans ce travail, l’introduction tardive du gluten a permis de différer l’apparition de la maladie cœliaque, mais pas de l’éviter : à l’âge de 2 ans, sa prévalence était de 12 % dans le groupe introduction à 6 mois vs 5 % dans le groupe introduction après 12 mois. Mais à l’âge de 5 ans, la prévalence de la maladie cœliaque était de 16 % dans les deux groupes. Par ailleurs, cette étude, comme un autre essai randomisé mené sur quelque 900 enfants à risque (4), a souligné l’absence d’effet protecteur de l’allaitement maternel lors de l’introduction du gluten. La tendance actuelle est de débuter le gluten à partir du 7e mois (ou 6 mois révolus) , et de façon très progressive, en commençant par de faibles quantités.
Entre 4 et 6 mois
Les experts recommandent donc de débuter la diversification entre 4 et 6 mois, en introduisant également les aliments réputés pour être les plus allergisants, et ce, chez tous les enfants, qu’ils soient ou non à risque de développer une allergie. Une diversification plus précoce expose à un risque accru d’allergie, et une diversification plus tardive pourrait majorer le risque d’allergie, et ne permet pas de répondre aux besoins nutritionnels du nourrisson (5, 6).
Dr Isabelle Hoppenot
Dr Alain Bocquet
Références
(1) Seach KA et al. Delayed introduction of solid feeding reduces child overweigh and obesity at ten years. Int J Obes (Lond) 2010; 34:1475-9.
(2) Diversification de l’alimentation : le plus tôt le mieux ? D’après P. Tounian. Médecine et Enfance, p 132, mai-juin 2016.
À l’inverse, l’introduction tardive des aliments dits allergisants – comme l’œuf, le poisson, les fruits exotiques, l’arachide ou les fruits à coque – semble associée à un risque accru de développer une maladie allergique. Mais ces données doivent être interprétées avec prudence, car rapportées dans des études observationnelles, sans randomisation. Pour autant, à ce jour, aucun essai randomisé n’a démontré une augmentation du risque d’allergie à un aliment si celui-ci est introduit tardivement. Pour les enfants allaités au sein il convient de ne pas retarder la diversification au delà de 6 mois sous peine de voir s’installer une carence en fer.
Toutefois, sur la base de ces résultats, il est préconisé de commencer la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois, sous réserve d’une introduction très progressive et d’une consommation régulière des aliments introduits, y compris pour les aliments les plus allergisants (2). La diversification ne doit pas être retardée chez les enfants à risque allergique (lorsqu’un parent du premier degré souffre ou a souffert d’une allergie prouvée, qu’elle soit digestive, cutanée ou respiratoire)
Le gluten
L’intolérance au gluten n’est pas une allergie mais une maladie auto-immune. L’âge de l’introduction du gluten est également très discuté.
Comme pour tout autre aliment que le lait, une introduction après l’âge de 4 mois est recommandée chez tous les nourrissons, de façon consensuelle (2). Y a-t-il une fenêtre d’opportunité pour introduire le gluten chez les enfants à risque ? Des études observationnelles avaient mis en évidence un effet protecteur d’une introduction progressive entre 4 et 6 mois ainsi que de l’allaitement maternel dans cette population.
Ce bénéfice n’a pas été confirmé par des études récentes, notamment un essai où plus de 800 enfants ont été randomisés pour recevoir du gluten à partir de 6 mois ou après l’âge de 12 mois (3). Dans ce travail, l’introduction tardive du gluten a permis de différer l’apparition de la maladie cœliaque, mais pas de l’éviter : à l’âge de 2 ans, sa prévalence était de 12 % dans le groupe introduction à 6 mois vs 5 % dans le groupe introduction après 12 mois. Mais à l’âge de 5 ans, la prévalence de la maladie cœliaque était de 16 % dans les deux groupes. Par ailleurs, cette étude, comme un autre essai randomisé mené sur quelque 900 enfants à risque (4), a souligné l’absence d’effet protecteur de l’allaitement maternel lors de l’introduction du gluten. La tendance actuelle est de débuter le gluten à partir du 7e mois (ou 6 mois révolus) , et de façon très progressive, en commençant par de faibles quantités.
Entre 4 et 6 mois
Les experts recommandent donc de débuter la diversification entre 4 et 6 mois, en introduisant également les aliments réputés pour être les plus allergisants, et ce, chez tous les enfants, qu’ils soient ou non à risque de développer une allergie. Une diversification plus précoce expose à un risque accru d’allergie, et une diversification plus tardive pourrait majorer le risque d’allergie, et ne permet pas de répondre aux besoins nutritionnels du nourrisson (5, 6).
Dr Isabelle Hoppenot
Dr Alain Bocquet
Références
(1) Seach KA et al. Delayed introduction of solid feeding reduces child overweigh and obesity at ten years. Int J Obes (Lond) 2010; 34:1475-9.
(2) Diversification de l’alimentation : le plus tôt le mieux ? D’après P. Tounian. Médecine et Enfance, p 132, mai-juin 2016.
(3) Lionetti E et al. Introduction of Gluten, HLA Status, and the Risk of Celiac Disease in Children. N Engl J Med 2014; 371:1295-1303.
(4) Vriezinga S et al. Randomized Feeding Intervention in Infants at High Risk for Celiac Disease. N Engl J Med 2014; 371:1304-1315. (5) Diversification alimentaire. Évolution des concepts et recommandations. Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie. Arch Pediatr 2015; 22: 457-60.
(6) Bocquet A. Diversification alimentaire. In O. Goulet, M. Vidailhet, D. Turck (ed.), Alimentation de l’enfant en situations normale et pathologique. 2e éd., Doin éditeurs, Paris, 2012 : 175-91.
(6) Bocquet A. Diversification alimentaire. In O. Goulet, M. Vidailhet, D. Turck (ed.), Alimentation de l’enfant en situations normale et pathologique. 2e éd., Doin éditeurs, Paris, 2012 : 175-91.
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