Éviction des pneumallergènes

Purificateurs d’air « bio » : faire le tri

Publié le 16/05/2013
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LE PROBLÈME ACTUEL de l’allergologie se pose à partir de ce constat sanitaire : le nombre d’allergiques a doublé ces 20 dernières années. Un français sur trois souffre d’allergie : 7 % des adultes, 12 % des adolescents sont asthmatiques et 80 % des asthmatiques ont une rhinite allergique.

Ce constat amène les patients à vouloir purifier l’air néfaste de l’habitat, à l’aide divers produits ou appareils.

Avant toute chose, le B.A.-BA de l’éviction des allergènes dans les maisons repose sur le nettoyage régulier des pièces à l’aide de chiffons humides et tièdes afin d’éliminer les poussières et les allergènes sans les remettre en suspension dans l’air ambiant. L’utilisation d’aspirateurs à filtre HEPA retenant jusqu’à 99,7 % des particules de 0,3 µm demeure également un moyen sûr. En aucun cas, ces appareils ne dépolluent l’air, même s’ils sont couplés à des filtres à charbons actifs susceptibles de retenir les composés organiques volatils. Ils demandent de plus, un entretien adapté et régulier (nettoyage et changement des filtres).

De nombreux produits ou procédés utilisant les huiles essentielles pour dépolluer les espaces de vie sont aujourd’hui à la mode. La diversité des huiles proposées est grande et les mélanges divers. La vigilance s’impose, car ces produits étant fortement volatils, la principale voie d’accès demeure l’inhalation. Or peu d’études en conditions réelles ont été réalisées à ce jour quant à l’impact sanitaire de ces produits. Le caractère « bio » ou naturel de ces composés est mis en avant ainsi que leur potentialité à être acaricide, bactéricide ou fongicide.

Aucune donnée n’est accessible concernant les molécules comme les terpènes par exemple. Or il est essentiel pour les patients de connaître la nature des émissions potentielles de tout appareil ou produit susceptible de « purifier » l’air, afin de ne pas introduire des substances polluantes nouvelles qui, inhalées, peuvent exacerber les pathologies respiratoires existantes.

D’après la communication du Pr Odile Massot (Angers).

 CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9242