Canal lombaire étroit symptomatique

L’infiltration épidurale caudale efficace chez un patient sur deux

Publié le 02/12/2013
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Crédit photo : BSIP

LE CANAL LOMBAIRE étroit acquis, essentiellement secondairement à l’arthrose, touche des sujets âgés qui présentent des troubles de la marche, à type de faiblesse ou de gêne et des douleurs, sciatalgies ou cruralgies, responsables d’une claudication à la marche. La douleur survient après un certain périmètre de marche, qui peut être limité à quelques centaines de mètres, ce qui altère la qualité de vie des patients.

Les traitements médicamenteux, antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens, sont peu efficaces et la prise en charge se fonde plutôt sur la rééducation en cyphose, qui vise à lutter contre l’hyperextension et à travailler la musculature paravertébrale.

La chirurgie (laminectomie) est efficace mais pas toujours possible ou acceptée chez les sujets âgés.

L’efficacité et la tolérance de l’infiltration épidurale par voie caudale dans les formes sciatalgiques sont peu rapportées dans la littérature avec des résultats parfois discordants, d’où l’intérêt de l’étude rétrospective menée au CHU de Clermont-Ferrand. Quelque 500 patients ayant bénéficié de ce geste entre 2007 et 2012 ont été invités à répondre rétrospectivement à un questionnaire. L’analyse porte sur les 201 réponses. Plus de la moitié (53 %) des patients a rapporté une diminution des douleurs, rapide, en moins de 5 jours dans 64 % des cas et durable (plus de 6 mois dans 63 % des cas et plus d’un an dans 37 % des cas). Quarante-cinq pour-cent ont déclaré une amélioration de la marche et de la qualité de vie. L’infiltration a été bien tolérée par 85 % des patients. Aucun effet indésirable grave n’a été rapporté. Les effets secondaires les plus fréquents ont été des bouffées de chaleur (29 cas), une poussée tensionnelle (8 cas) et un malaise (5 cas). Pour 37 % des patients le geste a été considéré comme douloureux (EVA à 6,8 mm), qu’il ait été réalisé avec ou sans anesthésie locale.

« Même si l’étude comporte des limites, liées au caractère rétrospectif du questionnaire, nous avons été agréablement surpris par le nombre de patients répondeurs et par la durée de l’amélioration apportée, expose le Dr Sylvain Mathieu. Ce mode de traitement paraît particulièrement indiqué chez les patients ayant un canal lombaire étroit documenté (scanner ou IRM) avec une sciatalgie claudicante. Le geste, qui est effectué dans une position qui peut être inconfortable (procubitus), doit être bien expliqué au patient et nécessite une certaine expertise. »

D’après un entretien avec le Dr Sylvain Mathieu, service de rhumatologie, hôpital Gabriel Montpied (Clermont-Ferrand).

 Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9285