L’Assemblée nationale a adopté vendredi 25 octobre, à l’occasion de l’examen en première lecture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), les deux mesures de santé publique prévues en faveur des jeunes.
Pour aider au sevrage tabagique, les députés (y compris certains élus de l’opposition comme Bérangère Poletti ou Jean-Pierre Barbier) ont voté le triplement du remboursement par la sécurité sociale des substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, inhalateur) pour les jeunes. Ainsi, les 20-25 ans bénéficieront d’un forfait annuel de 150 euros (au lieu de 50 euros). Cette aide sera assortie d’un programme d’accompagnement. En outre, les sages-femmes seront autorisées à prescrire ces substituts au conjoint des femmes enceintes, dans le cadre des consultations de suivi de la grossesse. Selon la ministre de la Santé Marisol Touraine, deux millions de jeunes seraient concernés. Coût de cette aide : entre 16 millions et 73 millions d’euros.
Tiers payant pour lutter contre les IVG des mineures
Les députés ont entériné de nouvelles mesures facilitant le recours des mineures à la contraception, qui complètent la gratuité des produits contraceptifs décidée l’an passé. Les adolescentes de plus de 15 ans consultant un médecin pour la prescription de contraceptifs bénéficieront du tiers payant partiel. Elles pourront aussi y recourir pour les actes de pose, de changement ou de retrait de contraceptifs implantables (stérilets et implants sous-cutanés), en vertu d’un amendement du gouvernement voté dans l’Hémicycle. Coût de la mesure : 2 millions d’euros.
La députée UMP Bérangère Poletti, auteure de plusieurs rapports sur le sujet, a salué comme « une bonne chose » l’envie du gouvernement de faire avancer le sujet mais elle a estimé que « ce serait mieux que la prise en charge soit à 100 % anonyme et gratuite, pour protéger les jeunes filles dans des situations très compliquées, qui ne peuvent pas, par exemple, aller dans des centres de planification ».
Marisol Touraine s’y est opposée, estimant qu’on ne peut « ériger le secret en règle absolue pour la prise en charge des mineurs », en raison notamment de problèmes de traçabilité.
La présidente socialiste de la commission des affaires sociales Catherine Lemorton, sensible à l’argumentaire de Bérangère Poletti, a considéré qu’il fallait faire un bilan annuel pour observer une montée en charge ou non des dispositifs assurant la gratuité des contraceptifs pour les mineures, et la qualité de l’accès à la contraception.
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