Une proposition qui divise le corps médical

Hollande plaide pour la généralisation du tiers payant

Publié le 15/03/2012
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EN DÉPLACEMENT dans la Drôme, à la rencontre de soignants, François Hollande a repris l’initiative sur le terrain de la santé. Il y a quelques semaines, il affichait son intention de limiter les dépassements d’honoraires « spécialité par spécialité, région par région ». À Romans, le candidat socialiste a plaidé pour la généralisation du tiers payant chez les médecins de secteur I, la dispense d’avance de frais (du moins la part Sécu) étant selon lui une des solutions pour réduire les renoncements aux soins. « L’idée était de rééquilibrer un peu le discours santé du candidat en se concentrant sur l’accès aux soins primaires et la médecine de proximité, explique-t-on dans l’entourage de François Hollande. Certains de ses propos avaient été jugés un peu trop hospitalocentrés ».

Sa « sortie » sur la généralisation du tiers payant, très inspirée des positions de MG France, a été arbitrée cette semaine au PS. Elle bouscule le débat car contrairement à certaines mesures plus convenues pour favoriser l’accès aux soins (maisons de santé, bourses, incitations à l’installation…), elle ne fait pas l’unanimité, du moins dans la profession. La CSMF reste très réservée. « La généralisation du tiers payant, que les caisses d’assurance-maladie sont de toute façon totalement incapables d’appliquer, risque de compliquer considérablement la vie des médecins. C’est de l’idéologie », met en garde le Dr Michel Chassang, président de la Confédération.

Pour autant, l’idée d’une extension progressive du tiers payant fait son chemin depuis des années. Les pharmacies ont montré le chemin. Chez les médecins, il existe déjà diverses situations ou le tiers payant est la règle ou le principe (CMU-C, accidents du travail, une bonne proportion des actes techniques spécialisés, tiers payant social dans le parcours de soins pour les bénéficiaires de l’Aide à la complémentaire santé, les actes particulièrement coûteux au-delà de 120 euros…). La dernière convention a également mis en avant la promotion du tiers payant au profit des assurés qui en ont le plus besoin pour les soins les plus coûteux et les actes réalisés dans le cadre de la permanence des soins. « On pourrait même imaginer à terme des accords avec les complémentaires santé, soutient un de ses conseillers santé. Le tiers payant serait alors généralisé et intégral ». MG France défend cette idée. « Nous demandons la mise en place d’un guichet unique qui permettrait une avance totale de frais aux patients pour la part d’assurance-maladie obligatoire et complémentaire », souligne le Dr François Wilthien, vice-président de MG France.

 C. D.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9099
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