Larcher décoche des flèches acérées contre le tiers payant généralisé

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Publié le 20/05/2015

Crédit photo : S. TOUBON

Le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, s’est montré très critique contre le projet de loi de santé, estimant que la Haute Assemblée aurait « toute latitude » pour l’aménager lors de son examen en séance plénière en septembre.

« Dans ces 236 pages, il y a tout et rien, a-t-il déclaré ce mercredi 20 mai devant l’association des journalistes de l’information sociale. Ce n’est pas un vrai texte charpenté. Comme la loi Macron, il s’agit d’un projet fourre-tout. »

Gérard Larcher observe que cette réforme a entraîné une rupture entre Marisol Touraine et le monde de la santé. « Il y a un problème de dialogue entre les médecins libéraux et la ministre de la Santé. Ils ont l’impression de ne pas être entendus », a déclaré le patron du Sénat. « Nous serons attentifs aux libéraux, médecins, infirmiers, paramédicaux, car nous ne pouvons pas imaginer réformer sans eux », a ajouté Gérard Larcher, qui a reçu ces dernières semaines « la quasi-totalité des syndicats de praticiens libéraux et les fédérations hospitalières ».

À l’écoute d’un monde libéral sous tension

Mesure emblématique de la réforme Touraine adoptée mi-avril à l’Assemblée, la généralisation de la dispense d’avance de frais est la cible principale de Gérard Larcher. « Le tiers payant est une mesure idéologique, qui est en train de mettre l’exercice libéral dans une situation de tension majeure. Les médecins n’en veulent pas. Dire que ça ne leur fera pas perdre de temps et que ça ne leur coûtera rien, ce n’est pas vrai ! »

L’ancien président de la FHF a également regretté « l’exclusion des établissements privés des missions de service public » (s’ils réalisent des dépassements d’honoraires, ndlr), insistant sur la place des cliniques privées dans l’accès aux soins.

Il a indiqué ne pas croire les promesses de la ministre de la Santé, qui a garanti hier lors de sa visite aux Salons Santé Autonomie que les 750 millions d’euros d’économies attendues l’an prochain à l’hôpital n’entraîneraient pas de plan social dans les établissements. « Avec un ONDAM à 1,75 %, il faudra toucher à la masse salariale dans les hôpitaux, qu’on le veuille ou non », a-t-il affirmé.

Gérard Larcher a apporté son soutien à la réforme de l’organisation du travail et des 35 heures, ouverte par le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch. « Sa démarche est celle d’une meilleure organisation globale pour répondre aux besoins de santé », a estimé l’ex-ministre du Travail.


Source : lequotidiendumedecin.fr
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