La définition des abus sexuels n’est pas consensuelle. Elle regroupe selon les études des actes, des paroles ou encore des gestes et ne concerne en général que les enfants et les adolescents. Selon ces définitions très larges, de 12 à 33 % des femmes et de 8 à 16 % des hommes ont été victimes d’abus sexuels, chiffre bien supérieur aux estimations des praticiens.
Les conséquences des abus sexuels sont aujourd’hui mieux documentées : dépression, mauvaise insertion sociale et ce, quel que soit le milieu socioculturel, ou troubles somatiques tels que côlon irritable, syndrome douloureux chronique, douleurs pelviennes, troubles urinaires. Comme l’a précisé le Dr Gilberte Robain, dans ce contexte, « il s’agit rarement d’une incontinence d’effort isolée mais plus volontiers d’une urgenturie avec dysurie chez une jeune femme ou bien d’une rétention d’urines chez un adolescent. Il existe souvent une discordance entre les données de l’interrogatoire et les résultats des explorations, ce qui conduit à une errance diagnostique et une multiplication d’examens inutiles ».
D’autres signes sont associés : douleur, fibromyalgie, dépression, troubles sexuels. Le praticien doit être interpellé par la distanciation du patient par rapport à sa plainte, avec une demande de guérison totale sans aucune implication dans le projet de soins.
En cas de doute, la question d’un possible abus sexuel doit être posée de façon la plus neutre possible afin que le patient ne se sente pas agressé. Il faut savoir la reformuler, en sachant que la réponse peut n’être donnée que dans un deuxième temps.
« Dépister un antécédent d’abus sexuel est en effet essentiel afin de rompre l‘escalade des examens voire des traitements, certains patients pouvant ainsi être traités inutilement par neuromodulation sacrée voire par un geste chirurgical, a insisté le Dr Robain. La prise en charge, fondée le plus souvent sur une thérapie cognitive et comportementale ou l’hypnose, doit alors être centrée sur la problématique ».
D’après la communication du Dr Gilberte Robain, Ivry-sur-Seine.
Article suivant
De nouveaux challenges
Des signes d’appel parfois urinaires
De nouveaux challenges
Le Botox bientôt indiqué en 2e ligne
Prescription, pharmacovigilance et sécurité des patients
Quelle surveillance ?
L’arsenal thérapeutique s’enrichit
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature