Parallèlement à l’essor de nouvelles technologies, de la chirurgie mini-invasive et de l’imagerie et au développement de matériaux, l’arsenal des médicaments s’est fortement élargi, en cancérologie, dans l’incontinence urinaire, en infectiologie ou en andrologie. Et pour les praticiens, il est essentiel de bien connaitre ces différentes molécules. C’est pourquoi ce rapport s’est attaché à offrir une synthèse de toutes les connaissances, en s’appuyant sur les données d’instances comme l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) mais aussi sur la littérature internationale.
Les aspects légaux de la prescription font l’objet d’un chapitre, qui rappelle que la liberté de prescription du médecin, essentielle à son action, obéit à des règles strictes afin de préserver la sécurité des patients. Notamment, en accord avec les recommandations de la Haute autorité de santé et des sociétés savantes, le médecin doit analyser lors de la prescription le rapport bénéfice/risque pour chaque patient. Le rôle d’une société savante telle que l’AFU est primordial pour établir, mettre à jour et diffuser des recommandations indépendantes pour le bon usage des médicaments.
Le rapport propose également un guide de lecture pratique des essais cliniques. Il rappelle l’importance du suivi des patients pour la surveillance des effets indésirables et la participation des praticiens à la pharmacovigilance par la déclaration des effets graves ou inattendus.
Une pharmacopée de plus en plus riche
En cancérologie, de nombreuses molécules sont apparues ces dernières années. Dans le cancer du rein métastatique, par exemple, trois classes thérapeutiques sont venues élargir les possibilités de traitement, auparavant très restreintes : inhibiteurs des tyrosines kinases, anticorps anti VEGF et inhibiteurs du mTOR. Le développement de ces thérapies ciblées représente une réelle avancée pour les patients. Leurs effets secondaires sont nombreux et doivent être connus, afin d’être correctement gérés.
Le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration bénéficie lui aussi de nouvelles molécules : acétate d’abiratérone, cabazitaxel et enzalutamide, qui permettent de repousser les limites de l’hormonorésistance.
Pour la radiothérapie métabolique, le chlorure de radium-223, en ATU (autorisation temporaire d’utilisation) de cohorte en France, a montré un bénéfice sur la survie globale chez les patients ayant un cancer avec métastases osseuses résistant à la castration. Dans ce même contexte, le dénosumab, un anticorps anti-RANK-ligand, retarde de façon significative la survenue du premier événement osseux.
En urologie fonctionnelle, la pharmacopée ne cesse de s’enrichir avec l’arrivée de nouvelles classes dans les troubles mictionnels chez l’homme (IPDE5), dans l’éjaculation prématurée (dapoxétrine, inhibiteur de la recapture de la sérotonine dédié) et dans l’hyperactivité vésicale, avec les AMM attendues de bêta-3 mimétiques et de la toxine botulinique A.
En infectiologie, le rapport met l’accent sur la non diminution de la prescription d’antibiotiques et la non prise en compte du triptyque site-germe-terrain, qui ont pour conséquences l’augmentation des souches bactériennes résistantes.
Rapport AFU 2013. « Le médicament en urologie ». Gilles Karsenty, Cyrille Bastide, Laurent Guy et Franck Bruyère. Progrès en urologie 2013; 23(15): 1199-1374.
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