Parmi les 7 sérotypes de toxine botulinique (TB), la TBA est la plus utilisée, et ce depuis le début des années 1990, d’abord en neurologie, puis en neuro-urologie et désormais en urologie. « Au sein des TBA, dont chacune présente ses propres caractéristiques, le Botox est la plus étudiée », a précisé le Pr Pierre Denys avant de rappeler qu’il n’y a pas de concordance de doses entre les différentes toxines, ce qui impose le strict respect des AMM.
Le Botox devrait prochainement avoir une nouvelle indication dans l’hyperactivité détrusorienne idiopathique, après échec des anticholinergiques, ou s’ils sont contre indiquées ou à l’origine d’effets secondaires ou encore en cas de perte d’efficacité avec le temps ou d’objectif d’une efficacité supplémentaire. Les bénéfices du Botox dans ce contexte ont été évalués dans 12 études contrôlées (1 129 patients, dont 70 à 100% de femmes selon les essais). Les critères d’inclusion étaient : plus de 8 mictions par jour, plus de 3 épisodes quotidiens de fuites par urgenturie, pas de rétention ni de dysurie. « L’administration du Botox est simple ; l’injection est réalisée en 10 à 20 points, en épargnant le trigone, sous contrôle endoscopique et le plus souvent sous anesthésie locale. Le geste prend moins de 5 minutes », a précisé le Pr Denys.
Il existe un effet dose-dépendant sur la pollakiurie et le résidu postmictionnel et deux études de doses (PHRC et étude de Rovner) ont conclu au meilleur rapport efficacité/tolérance d’unevposologie de 100 unités.
Une efficacité à long terme
« Selon les données de phase 3, l’efficacité est rapide, avec une disparition des urgenturies en 2 à 3 jours après l’injection, a indiqué le Pr Denys. Après avoir atteint un plateau en une quinzaine de jours, cette efficacité se maintient avec le temps (24 semaines). À douze semaines, 30 % des patients sont complètement secs, versus de 8 à 10 % dans le groupe contrôle (l’effet placebo est toujours important dans ce contexte), et un patient sur deux est amélioré d’au moins 75 %. Au-delà des bénéfices sur les urgences et la fréquence mictionnelles, les études ont mis en évidence une augmentation du volume vésical à la première contraction et une amélioration de la qualité de vie des patients. Le seul risque, d’ailleurs lié à l’efficacité du produit est la rétention urinaire. Il augmente avec la dose et avec l’âge. Dans les essais, 6,9 % des femmes avaient un résidu postmictionnel compris entre 250 et 300 ml, et supérieur à 350 ml dans 3,8% des cas . Ainsi, le risque global de rétention, pas toujours cliniquement significative, est d’environ 10 %, et peut nécessiter la réalisation provisoire d’autosondages », a souligné le Pr Pierre Denys. « Ces injections seront une alternative à la neuromodulation, ce qui implique de développer des réseaux de prise en charge de ces troubles et de donner une information éclairée aux patients ».
D’après la communication du Pr Pierre Denys, hôpital Raymond-Poincaré, Garches
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