En France, la plupart des CHC (9 000 cas nouveaux/an) se développent sur cirrhose, avec pour facteurs de risque (FdR) principaux connus l’alcool et les virus. Des CHC surviennent cependant sur foie non cirrhotique (20 % des cas) et sur foie non fibreux (10 % des cas). L’étude NoFlic ciblait cette population pour rechercher des carcinogènes directs ou des FdR de CHC potentiellement masqués par la cirrhose.
Financée par l’institut national du cancer (INCa) dans le cadre d’un PAIR-CHC (programme d’action intégrée de recherche sur le carcinome hépatocellulaire), cette étude française multicentrique cas-témoins a comparé 110 cas de CHC sur foie non fibreux (F0/F1) à 163 témoins sans maladie hépatique, appareillés sur l’âge et le sexe. Elle a évalué les FdR connus de CHC sur cirrhose, recueilli les habitudes alimentaires, modalités de travail, exposition à des toxiques.
Le virus de l’hépatite B, connu comme carcinogène direct est retrouvé comme FdR contrairement au virus de l’hépatite C qui est responsable de CHC principalement via la cirrhose sous-jacente. La consommation excessive d’alcool est également un FdR direct de CHC, en l’absence de fibrose.
Syndrome métabolique, diabète et tabac
« Jusqu’ici le syndrome métabolique semblait un FdR de CHC via la cirrhose. Pour la première fois, une étude cas-témoins montre que syndrome métabolique et diabète sont FdR de CHC chez des patients sans atteinte hépatique sévère. Le syndrome métabolique est associé à un risque accru de CHC indépendant de l’alcool ou de l’hépatite virale (odds ratio : 2,73, p = 0,003). Dans le syndrome métabolique, le diabète a le poids statistique le plus important (odds ratio : 3,1, p = 0,002). Le rôle carcinogène du tabac en l’absence de cirrhose est pour la première fois clairement établi. Il est un FdR de CHC (odds ratio : 2,25, p : 0,0042) », note le Pr Blanc.
L’analyse complète des données environnementales et alimentaires est en cours. « Cette étude confirme que le syndrome métabolique, le diabète ou le tabac sont des facteurs de risque à prendre en compte. Des arguments expérimentaux restent nécessaires avant de conclure à des rôles carcinogènes directs. D’ici là, on devra être particulièrement attentifs chez les patients présentant ces facteurs de risques » conclut le Pr Blanc.
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