Avec 42 000 cas par an, le cancer colorectal est le 3e cancer dans notre pays, le 2e en termes de décès. Cinq ans après le diagnostic, le taux de survie est de 56 %. Son pronostic reste très moyen lorsque le diagnostic est tardif.
« Or, nous disposons d’une arme qui a prouvé son efficacité, le dépistage, qui permet de réduire de 20 % la mortalité par cancer colorectal (CCR) dans la population », rappelle le Dr Jérôme Viguier.
Pourtant, le taux de participation au dépistage organisé dans notre pays reste assez faible, de l’ordre de 30 %, avec des disparités importantes, de 8 à 51 %, selon les départements qui sont peu nombreux à approcher les 50 %.
L’amélioration de ce dépistage est donc un enjeu majeur de santé publique
« La réussite du dépistage repose en grande partie sur la mobilisation des médecins généralistes », souligne le Dr Viguier. « Ils sont les plus à même de motiver leurs patients à se faire dépister, et de les convaincre de faire une coloscopie en cas de test positif ». Selon les données de l’Institut de veille sanitaire, le taux de coloscopie après un test de dépistage positif n’est que de 87 %, alors que la positivité du test au gaïac jusqu’alors utilisé, témoigne une fois sur onze d’un carcinome et une fois sur trois à quatre d’un adénome avancé.
Une stratégie adaptée au niveau de risque
Le programme d’information et de formation au dépistage va ainsi évoluer. Auparavant centré sur les patients à risque moyen, c’est-à-dire sans antécédent familial ou personnel et sans signe d’appel, il vise désormais à proposer une stratégie adaptée au niveau de risque : moyen, élevé (patients atteints de MICI ou avec antécédent personnel ou familial d’adénome ou de cancer colorectal) et très élevé (mutation prédisposant au CCR).
Avec la mise en place d’une stratégie de surveillance adaptée à chaque patient, le médecin généraliste sera plus que jamais au cœur du dispositif. Des outils de formation vont être mis à la disposition des praticiens par l’INCa ; l’information sera relayée par les structures départementales, auxquelles les gastro-entérologues seront associés. Le Quotidien du Médecin, de son côté, va proposer un module de formation continue. Les enjeux de ce dépistage seront également rappelés lors d’une séance plénière aux JFHOD (1).
Une large campagne d’information pour le grand public sera organisée à partir du mois d’avril. Les enjeux et les modalités du dépistage seront explicités à travers différents supports, télévision, radio, emailing, rencontres…
Tous les deux ans, toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans recevront une invitation au dépistage les incitant à consulter leur médecin traitant pour parler des modalités du dépistage. Selon leur niveau de risque, le praticien leur donnera le test ou les adressera à un gastro-entérologue.
Cette double dynamique médecin/patient associée à un test plus sensible laisse espérer une amélioration du dépistage de ce cancer qui tue chaque année en France 12 000 personnes.
(1) Jeudi 19 mars, à 12 h 15, Grand amphi : allocutions de Benoît Vallet, directeur général de la santé, et d’Agnès Buzyn, présidente de l’INCa.
Article précédent
Une révolution avec la guérison
Article suivant
La cæcostomie percutanée en cas d’impasse thérapeutique
Une réponse virale soutenue change le pronostic
Diversité et progrès
Un nouveau standard pour explorer la motricité de l’œsophage
Un recours important à la chirurgie
Les bénéfices du méthotrexate
Quel test diagnostic ?
Une révolution avec la guérison
Une nouvelle dynamique
La cæcostomie percutanée en cas d’impasse thérapeutique
Les difficultés du dépistage
La chirurgie bariatrique à l’étude
Des facteurs de risque indépendants de la cirrhose
Pr Mariette : « Dans le cancer de l’œsophage opéré, l’importante morbidité globale est plus liée à la dysfonction diaphragmatique qu’à la thoracotomie ».
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024