L'ASSOCIATION française des urologues (AFU) maintient, dans un communiqué, sa position vis-à-vis du dépistage du cancer de la prostate. Une réaction qui fait suite à une controverse, par voie de presse, à propos de la pertinence de la Journée nationale de la prostate, organisée le 20 septembre dernier. A cela s'est ajoutée la réflexion de certains épidémiologistes qui remettent en cause l'utilité du dépistage de ce cancer, arguant du risque de surdiagnostics et de surtraitements.
Sur ces deux thèmes de désaccord, l'AFU répond point par point. Avec comme leit-motiv leur « seule volonté de faire diminuer la mortalité liée à un cancer que l'on sait soigner».
En ce qui concerne la Journée de la prostate, l'AFU rappelle qu'elle «n'a jamais eu pour seule vocation d'inciter les hommes à se rendre chez leur médecin pour un dépistage du cancer de la prostate… (elle est destinée à…) informer les Français sur un organe dont les fonctions (sexuelles et reproductrices) et les pathologies (hypertrophie bénigne, prostatite, cancer) ne sont pas toujours bien connues » . Les urologues situent dans ce contexte la campagne d'information sur le cancer prostatique, qui tue encore près de 10 000 hommes par an, en France.
Une démarche de consentement éclairé.
Quant au dépistage, l'AFU est favorable à un protocole individuel et non de masse. Pour ce dernier, son intérêt devrait être précisé dans une étude qui s'achèvera dans deux ans ; de plus manquent les quinze à vingt ans de recul nécessaires à cette évaluation. Le dépistage individuel, donc, repose sur l'information du patient (affection, traitements et effets secondaires). Elle donne aux hommes la possibilité de «choisir ou non le dépistage, dans une démarche de consentement éclairé».
L'objectif est la mise en évidence d'une tumeur cancéreuse de petite taille, quand les chances de guérison sont de l'ordre de 90 à 95 %. Une tumeur très localisée, prise en charge à un stade très précoce, n'affecte pas l'espérance de vie. D'où la proposition d'associer un dosage du PSA au toucher rectal entre 50 et 75 ans, c'est-à-dire chez les hommes ayant une espérance de vie d'au moins dix ans.
Les urologues récusent, enfin, les risques de surdiagnostic et de surtraitement. Il ne peut y avoir de surdiagnostic dès lors que la confirmation est obtenue histologiquement. La vitesse d'évolution de la tumeur fournit un argument en faveur du dépistage précoce, expliquent les spécialistes, rejoints sur ce point par les recommandations de l'ANAES de 2004.
En ce qui concerne le traitement, les outils prédictifs de l'agressivité de la tumeur permettent une prise en charge adaptée. D'autant que, parmi les options proposées au patient, se trouve la surveillance active dont les indications se sont élargies. La prostatectomie radicale est réservée à certaines indications et n'est pas la règle. Elle s'adresse plutôt aux tumeurs localisées de l'homme jeune, elle offre une survie de 85 % à dix ans.
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