À QUOI SERT la prostate ? Où se trouve t-elle ? Faut-il en prendre soin ? Et si oui, à quel médecin s'adresser ? Autant de questions auxquelles les hommes de tout âge devraient pouvoir répondre, en toute simplicité. C'est du moins l'avis des urologues de l'AFU, qui proposent cette année, une nouvelle campagne – dynamique et humoristique – facilitant et dédramatisant le dialogue sur le sujet. L'objectif : susciter la connaissance et l'intérêt des hommes sur cet organe sexuel souvent méconnu, avant l'âge de 60 ans. Et permettre une meilleure prise en charge de la santé sexuelle à tous les âges de la vie.
Pour cette 4e édition de la journée de la prostate, l'AFU a donné la parole aux hommes, à travers un micro-trottoir, tourné à Paris*, en juin dernier sur le thème « Ce que vous savez de la prostate ». «Nous nous sommes ainsi aperçus que les connaissances sur cet organe restent floues, indique le Dr Jérôme Grall, urologue libéral à Dijon, secrétaire général adjoint à l'AFU. Le rôle de l'urologue est peu connu et les amalgames entre prostate, maladie et vieillesse sont fréquents. Toutefois, les hommes acceptent d'en rire, d'en parler et sont demandeurs d'informations. Notre campagne s'inscrit dans une démarche d'éducation à la santé qui dépasse les messages habituels de prévention, parfois culpabilisants. Nous souhaitons inciter les hommes à avoir une meilleure connaissance d'eux-mêmes et à dialoguer sur le thème de la prostate avec leur médecin traitant, de manière détendue.»
Car le thème de la prostate reste peu abordé lors des consultations. Les hommes n'osent pas en discuter spontanément avec leur médecin traitant. Et, d'après une étude IPSOS-« Krisis » réalisée en 2006, les généralistes eux-mêmes éprouveraient des difficultés à aborder le sujet par peur de gêner le patient, en posant des questions sur sa sexualité.
Avec cette campagne, les urologues souhaitent rappeler aux hommes que, en matière de prostate, le médecin traitant est leur premier interlocuteur. Il est à même de les renseigner et de les orienter, si nécessaire, vers l'urologue, le spécialiste de l'appareil génital de l'homme. Outre les micros-trottoirs, une affiche sensibilisant les hommes au thème de la prostate sera déposée auprès des professionnels de santé : cabinets médicaux, centres de santé…
Traitement sur mesure.
Par ailleurs, les 15 et 16 septembre, de 9 heures à 19 heures, des urologues répondront en toute confidentialité aux personnes souhaitant s'informer sur la prostate et les problèmes de santé qui y sont liés (cancer, hypertrophie bénigne ou adénome, prostatites, troubles sexuels…) au Numéro Indigo 0.820.366.110.
Enfin, lors de cette journée, les responsables des comités de l'AFU feront le point sur les nouveautés qui ont marqué l'année dans les différentes pathologies. Et cela autour du Pr Pascal Rischmann, urologue à l'hôpital de Rangueil (Toulouse), président de l'AFU. «Une des grandes idées que nous souhaitons faire passer cette année auprès du grand public, explique-t-il, c'est qu'il n'y a pas qu'un seul traitement du cancer de la prostate. Désormais, le dépistage est individuel et le traitement sur mesure. Chaque patient bénéficie de sa propre solution thérapeutique qui peut évoluer dans le temps.» Autre information importante, selon le Pr Rischman : au début de 2009, l'AFU remettra un rapport à l'Assemblée nationale. «Nous avons été choisis par l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé pour organiser un consortium à propos des réflexions sur le dépistage du cancer de la prostate. Ce rapport sera rendu au début du mois de janvier.»
* Le micro-trottoir a été mis en ligne sur les sites YouTube et Kewego.En savoir plus sur la 4e Journée nationale de la prostate : www.urofrance.org.
Du nouveau pour le dépistage
Le dépistage du cancer de la prostate implique, aujourd'hui, deux examens : un toucher rectal et une prise de sang pour doser le PSA total. Toutefois, la piste du test urinaire de dépistage du cancer de la prostate semble prometteuse. Ce test, développé par l'équipe du Dr Arul Chinnaiyan (université du Michigan), repose sur l'identification dans les urines de quatre biomarqueurs.
Les chercheurs ont récolté des échantillons d'urine auprès de 234 hommes, dont 138 atteints d'un cancer de la prostate. Tous ont subi un test urinaire, une biopsie prostatique, ainsi qu'un dosage du PSA. En comparant les informations fournies par les trois techniques de dépistage, les chercheurs ont constaté que le test urinaire était fiable à 75 %, bien devant le dosage du PSA. Comme l'indique le Dr Alexandre de la Taille (urologue, praticien hospitalo-universitaire, coïnvestigateur pour le test urinaire PCA3 en Europe, INSERM), «le développement de la recherche de biomarqueurs urinaires est favorisé par des techniques de détection plus fine et plus spécifique. Aujourd'hui, le score PCA3 (gène exprimé dans le tissu prostatique et en particulier dans le cancer de la prostate) est le premier test à être commercialisé. Ses indications sont les patients à risque de cancer de prostate (ayant un PSA élevé) mais ayant déjà eu une première série de biopsies négatives. Son utilisation, pour la sélection de patients pouvant être candidats à une surveillance active, reste à évaluer».
Article précédent
Le dépistage reste essentiel
Dépistage du cancer de la prostate : l’AFU réagit à l’avis de la HAS
Cancer de la prostate : pour la HAS, pas de dépistage chez les sujets à haut risque
L’AFU réexprime son point de vue après les résultats d’ERSPC
Cancer de la prostate : un homme sur six entre 60 et 79 ans
Toujours pas de PSA systématique
Du dépistage individuel au dépistage de masse ?
Les urologues défendent l'idée du dépistage individuel
Le dépistage reste essentiel
Prendre soin de sa prostate à tout âge
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature