Les Traumatismes crâniens (TC) sont l’un des motifs les plus fréquents de consultation aux urgences pédiatriques. Dans 95 % des cas, il s’agit d’un TC léger (TCL), défini par un score de Glasgow ≥ 13 et qui n’engendre donc pas de troubles graves de la conscience. Moins de 10 % des enfants présentant un TCL ont une lésion intracrânienne; toute la problématique est de les identifier. « Les nouvelles recommandations de la Société française de médecine d’urgence et du Groupe francophone de réanimation et d’urgences pédiatriques (1) pour la prise en charge du TCL, adaptées du versant pédiatrique des recommandations sur la prise en charge du TCL publiées en 2012 par la SFMU, font désormais office de référentiel », indique le Dr Philippe Minodier.
Ces recommandations se fondent sur une règle de décision clinique, ce qui souligne l’importance de l’interrogatoire et de l’évaluation clinique. « Une attention particulière doit être accordée à la notion de perte de connaissance initiale, même brève, au caractère sévère du mécanisme lésionnel et aux modifications du comportement rapportées par les parents », précise le Dr Minodier.
L’indication d’un scanner repose sur l’algorithme du PECARN (Pediatric Emergency Care
Applied Research Network) qui diffère selon l’âge et permet de distinguer trois groupes de risque de lésions intracrânienne : faible, intermédiaire ou élevé. Les experts rappellent que les éléments objectifs comme le score de Glasgow, la présence d’un hématome ou de signes cliniques d’embarrure, de lésions de la base du crâne et un trouble du comportement rapporté par les parents sont à privilégier pour évaluer le risque.
Les critères d’hospitalisation et les modalités de la surveillance à l’hôpital sont reprécisés, tout comme ceux du retour à domicile en cas de faible risque de lésion intracrânienne sévère (‹0,02). «Le risque zéro n’existe pas, le respect de ces recommandations ne permet que de le limiter », rappelle le Dr Minodier. Il est donc essentiel de bien expliquer aux parents les raisons et les modalités de la surveillance à domicile après un passage aux urgences ou une hospitalisation. Ils doivent également être informés de la possibilité de survenue, même en l’absence de lésions visibles en imagerie, de céphalées post-traumatiques aiguës ou d’un syndrome post-commotionnel pouvant avoir des répercussions sur la vie familiale et scolaire.
Enfin, les recommandations indiquent que le dosage de la protéine S100bêta est en évaluation. Plusieurs études ont en effet montré qu’une élévation du taux de cette protéine dans les six heures suivant le TC, est associée à la présence d’une lésion intracrânienne.
D’après un entretien avec le Dr Philippe Minodier, Assistance publique-hôpitaux de Marseille
(1) Archives de Pédiatrie 2014;21:790-96
Article précédent
La supplémentation même chez les grands !
Article suivant
Certains signes cliniques sont très évocateurs
Nécessaire pédiatrie
Des mesures pour augmenter le nombre de produits avec indication pédiatrique
Contre le médecin traitant pour les moins de 16 ans
Les internes le recommandent
La supplémentation même chez les grands !
Les recommandations actualisées
Certains signes cliniques sont très évocateurs
Des questions éthiques complexes
La piste de la biodiversité
Des antibiothérapies allégées
Le respect des principes
La fenêtre des « 1 000 premiers jours de la vie »
Pratiques et place des soins palliatifs
Plus fréquentées et plus professionnalisées
Des conséquences pour les pédiatres libéraux et hospitaliers
Il est temps de faire évoluer nos pratiques
Une révision des recommandations est nécessaire
Des signes le plus souvent atypiques
Les recommandations 2 014
Les recherches sur les thérapies protéiques se poursuivent
De nouvelles voies thérapeutiques
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024